Semaine PhiloMonaco 2025
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Semaine PhiloMonaco 2025

10
Juin
20 25
15
Juin
20 25
PHILOSOPHIE TOUT PUBLIC
PMR

Les Rencontres Philosophiques de Monaco se sont données la tâche de créer une « communauté » où la parole et la pensée des philosophes circulent librement entre tous, et éclairent, ne serait-ce que d’un faible rayon, les problèmes que le temps présent rend de plus en plus complexes. 

Semaine PhiloMonaco 2025

Présentation

C’est dans cette optique qu’elles organisent, du mardi 10 au dimanche 15 juin, l’édition 2025 de la Semaine PhiloMonaco lors de laquelle de nombreuses personnalités invitées échangeront avec le public et participeront à des conversations, présentations d’ouvrages, dialogues et tables rondes.

Les rencontres sont ouvertes à tous.

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Informations Pratiques

Heure d'ouverture : 19h00
Date : mardi 10 juin 2025
Horaires d'ouverture

Événements

CONFÉRENCE & RENCONTRE
La Vérité en art

La Vérité en art

10
Juin
20 25
Présenté par Raphael Zagury-Orly, philosopheAvec Paul Audi, philosopheDidier Ottinger, conservateur, spécialiste de la peinture moderne et contemporaineLa rencontre débutera par la projection de l’œuvre Grosse fatigue, vidéo couleur et sonore de 13 mn, réalisée par Camille Henrot en 2013 et acquise la même année par le Nouveau Musée National de Monaco.Si la vérité a à voir tantôt avec la connaissance, en ce qu’elle est, dans son sens basilaire, concordance entre une pensée, un jugement ou une théorie et le réel (ou un segment de réel, car celui-ci est infini) et s’oppose donc à la fausseté, tantôt avec la morale, en tant que dire-vrai qui s’oppose au mensonge, alors son rapport avec l’art se révèle, dans les deux cas, énigmatique. En quoi l’art saisirait-il une partie du réel, même momentanément – comme le fait la science – et en quoi pourrait-il (ne pas) mentir ? En réalité, les choses ne sont pas aussi simples, car l’art, qu’il soit plastique, visuel, graphique ou sonore, laisse bien voir ou entendre quelque chose du monde, sinon ce qui, dans le monde, ne s’entend pas ou ne se voit pas. On objecte en général qu’il y aurait là quelque illusion, puisque le « sens » que l’on attribue à l’art relèverait de la subjectivité et de l’interprétation que chacun donne ou fait sienne d’une œuvre, ce qui, au mieux, autoriserait à dire que l’art produit et fait coexister une multiplicité de vérités. Mais cette option est elle aussi fragile, car, à l’admettre, on ne comprendrait pas comment une œuvre d’art pourrait continuer à produire du sens, interroger, inquiéter, réjouir, plaire, alors même qu’elle perdure à travers les siècles et qu’à travers les siècles les régimes de subjectivité, de sensibilité et d’intellection ont mille fois changé. Aussi la vérité de l’art ne peut pas être celle de l’« individu » qui la produit ou la reçoit, mais une vérité du monde et de l’humanité qui « contient » même ce que l’humanité, avec ses outils de connaissance, de sensation et de « sentiment », ne peut pas dire du monde ni d’elle-même.En collaboration avec le Centre Pompidou et le Nouveau Musée National de Monaco
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Matinale au marché : L’éducation à la vérité

Matinale au marché : L’éducation à la vérité

11
Juin
20 25
Présenté par Marc Crépon, philosopheet Théo Schumer, journalisteAvec les intervenants de la journéeet Jean-Philippe Vinci, directeur de l’Education nationale, de la Jeunesse et des SportsEn collaboration avec Monaco Info et la Mairie de MonacoLes Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco.Présentées chaque matin par Marc Crépon, philosophe, et Téo Schumer, journaliste, les Matinales donnent lieu à des réflexions, débats et échanges également autour des questions que posent les membres du public aux personnalités invitées à la Semaine PhiloMonaco.C’est un étrange rêve que celui de vouloir «éduquer à la vérité». Et même un mauvais songe, si doux aux dogmatiques pourtant, si cela consistait, pour les éducateurs, parents, maîtres ou professeurs, à imposer et imprimer les vérités qui sont les leurs dans les esprits de celles et ceux dont la tâche, pour l’heure, est d’apprendre. Il n’est rien de pire, comme dit un proverbe, que de donner directement aux enfants et aux élèves des poissons plutôt que de leur enseigner la manière de les pécher. De fait, nul ne deviendrait jamais alpiniste s’il consentait à ce qu’un hélicoptère le déposât directement au sommet de la montagne. Aussi éduquer à la vérité semble être une sorte de pléonasme, car ce ne serait guère éduquer que d’enseigner la fausseté et le mensonge. Eduquer suffit, si par ce geste on transmet des connaissances, ou tout du moins, les moyens de séparer la connaissance de ce qui n’est qu’opinion, préjugé, idée «toute faite» – ce qui se nomme connaissance critique.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Place d’Armes à Monaco
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Matinale au marché : L’éducation à la vérité

Matinale au marché : L’éducation à la vérité

11
Juin
20 25
Présenté par Marc Crépon, philosopheet Théo Schumer, journalisteAvec les intervenants de la journéeet Jean-Philippe Vinci, directeur de l’Education nationale, de la Jeunesse et des SportsEn collaboration avec Monaco Info et la Mairie de MonacoLes Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco.Présentées chaque matin par Marc Crépon, philosophe, et Téo Schumer, journaliste, les Matinales donnent lieu à des réflexions, débats et échanges également autour des questions que posent les membres du public aux personnalités invitées à la Semaine PhiloMonaco.C’est un étrange rêve que celui de vouloir «éduquer à la vérité». Et même un mauvais songe, si doux aux dogmatiques pourtant, si cela consistait, pour les éducateurs, parents, maîtres ou professeurs, à imposer et imprimer les vérités qui sont les leurs dans les esprits de celles et ceux dont la tâche, pour l’heure, est d’apprendre. Il n’est rien de pire, comme dit un proverbe, que de donner directement aux enfants et aux élèves des poissons plutôt que de leur enseigner la manière de les pécher. De fait, nul ne deviendrait jamais alpiniste s’il consentait à ce qu’un hélicoptère le déposât directement au sommet de la montagne. Aussi éduquer à la vérité semble être une sorte de pléonasme, car ce ne serait guère éduquer que d’enseigner la fausseté et le mensonge. Eduquer suffit, si par ce geste on transmet des connaissances, ou tout du moins, les moyens de séparer la connaissance de ce qui n’est qu’opinion, préjugé, idée «toute faite» – ce qui se nomme connaissance critique.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Place d’Armes à Monaco
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Peut-on tout dire aux enfants? Parole et sexualité

Peut-on tout dire aux enfants? Parole et sexualité

11
Juin
20 25
Présenté par Isabelle Alfandary, auteure et professeureAvec Cécile Ladjali, enseignanteMarie-Rose Moro, psychanalyste et pédopsychiatreChloé Sallée, magistrate coordonnatrice du tribunal pour enfants de NiceIl est illusoire de penser qu’on puisse «tout dire». D’une part parce que le réel déborde la pensée et la pensée le langage. D’autre part parce qu’il arrive aussi qu’on ne soit pas même capable de tout s’avouer à soi-même. Aussi faut-il voir dans «tout dire» une manière pudique d’éviter de dire ce qui choque, blesse, irrite, mortifie, ce qui serait mal pris ou non compris, ce qui serait inacceptable, ce qui ne pourrait pas être «assimilé» par celle ou celui à qui on dirait «tout». Parents, éducateurs, thérapeutes se trouvent confrontés à ces «limites» lorsque le «tout» inclut l’accident, la maladie, la mort, ou bien touche à ce dont les enfants n’ont pas encore expérience et qui va profondément modifier non seulement leur corps et leur esprit mais les «visions du monde» qu’ils auront à élaborer. Le développement des organes sexuels, l’éjaculation, les règles, la grossesse, la naissance, la nudité, la pudeur, le genre, les rapports sexuels, la sensualité, l’érotisme, la pornographie… Quand et comment, à l’école, en famille,  «tout dire» de cela, sans tabous ni fables – avec l’assurance que connaissances et informations peuvent être comprises, assimilées, gérées et transformées en ressources de vie par les enfants? La question est encore plus complexe et délicate lorsqu’un enfant n’a pas seulement eu accès à une information d’ordre sexuel, mais lorsqu’il a subi en acte un abus sexuel si brutal qu’il a forclos en lui toute possibilité de «dire» et de «témoigner» (devant ses parents, devant des assistances sociales, devant un juge),  sinon tout espoir d’être «écouté».
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Vérité et transmission

Vérité et transmission

11
Juin
20 25
Présenté par Catherine Chalier, philosopheS’il n’y avait de «transmission» que biologique, les choses seraient claires: il faudrait étudier la manière dont les gênes et l’information qu’ils contiennent «passent» d’une génération à l’autre. La complexité se présente lorsqu’on commence à parler de la transmission des savoirs et des connaissances, de ce que les théories scientifiques ont établi au cours du temps, des valeurs morales, politiques ou religieuses, des coutumes, des pratiques, des croyances, des récits, des mythes, du patrimoine, des œuvres artistiques, littéraires et philosophiques, de la mémoire historique… A quelles «vérités» dès lors doit-on veiller? Une vérité peut-elle demeurer telle si elle n’est pas transmise, vivifiée d’une culture à l’autre? Existe-il une «mémoire» qui pourrait ne pas être transmise, des faits, des savoirs, des valeurs qui devraient être «effacés», ne pas être transmis?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
T’es grave stylé !

T’es grave stylé !

11
Juin
20 25
Avec Sébastien Talon, psychologue clinicien et psychothérapeute Lors d’une soirée, à un flagorneur qui le complimentait en lui disant «Que vous êtes élégant!», Lord Brummel répondit: «Pas assez, puisque vous l’avez remarqué!». La réponse est stylée, mais dit aussi, en creux, ce qu’est le style: ni trop ni pas assez, ni moyenne entre les deux! «Sapé comme jamais»: ça se voit, comme se voyait le costume du dimanche. «Sapé comme toujours»: ça se voit aussi, hélas, comme la veste qu’on porte tous les jours. Trop de tons fait affèterie, absence d’accents fait banalité. Alors si l’habit fait le moine, quand fait-il le style? Du jardin la rose est reine: elle a la beauté, non le style, et fait de l’ombre à toutes les autres plantes. Les fleurs des champs, elles, sont toutes de couleurs différentes, mais jamais elles ne «jurent» entre elles: elles sont stylées, et sont même la vérité esthétique du pré. Le style, c’est la vérité de la forme, qui apparaît sans ostentation, sans «mise en place», sans préparation - un peu comme les figures de la gymnaste, si fluides qu’elles ne laissent plus voir les exercices préparatoires. Il suffit de lire cinq lignes pour reconnaitre un texte de Proust, et regarder cinq centimètres carrés d’une toile pour reconnaître un tableau de Pollock: le style, c’est la signature. Aussi, qualifier de stylée la manière dont une personne s’habille, équivaut à dire: c’est bien toi, je te reconnais! Mais on sait aussi hélas qu’une signature peut être falsifiée…
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Les secrets de famille

Les secrets de famille

11
Juin
20 25
Présenté par Claire Marin, philosopheAvec Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteVanessa Springora, écrivaine et éditriceDe quoi sont pleines les vieilles armoires en noyer héritées des grands-parents, qui eux mêmes l’avaient eue de leurs parents? De squelettes, de fantômes, d’ombres - et de secrets de famille, enveloppés dans des draps poussiéreux avec les souvenirs tus de mensonges, de trahisons, d’infidélités, d’abandons, de maladies cachées, de violences, de saloperies, d’exactions inavouées et inavouables… Les secrets de famille ne sont jamais mangés par les mites ni réduits en cendres: ils sont comme des braises qui ne se consument guère et qui ne se muent en lave brûlante qu’à l’air libre de la révélation et du scandale, et acquièrent alors la puissance d’une terre de feu coulant vers la famille et sur la famille comme un fleuve irrésistible. Etouffés, murés, les secrets de famille sont comme les non-dits de la transmission transgénérationnelle, tels qu’ils altèrent, hantent ou biaisent - comme le feraient une absence, un manque inconscient, une perte insoupçonnée - le rapport à soi-même et aux autres, la construction de soi, la fabrique de l’autonomie et de l’identité. Ceux et celles qui les gardent avec zèle, gagnent le pouvoir et en tiennent les rênes, contrôlant ainsi - ou croyant protéger - les places assignées des individus et l’ordre de la famille. Ceux et celles qui forcément les ignorent, et ignorent donc ce que l’inconscient familial a refoulé, vivent de guingois, obérés par quelque doute indéfini, des soupçons, un savoir insu, des souvenirs trop lointains, le sentiment diffus que quelque chose leur a été sciemment caché, et accèdent peut-être plus malaisément à la pleine connaissance de leur histoire, de leurs origines, de leur subjectivité - un peu comme cet individu qui ne marche plus normalement dans la rue parce qu’il a l’impression d’être suivi par quelqu’un, une ombre, un fantôme. Mais quand advient le scandale, quand le secret est percé ou révélé, quand l’armoire est renversée, tout change, souvent dans la douleur, tout le paysage social, toute la constellation des rapports, avec soi, avec la famille, avec les autres, avec le monde entier… Avant qu’en tête ne viennent d’autres doutes: mais a-t-on vraiment tout dit, tout révélé ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Matinale au marché : Le coût de la vérité

Matinale au marché : Le coût de la vérité

12
Juin
20 25
Les Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco.Présentées chaque matin par Marc Crépon, philosophe, et Téo Schumer, journaliste, les Matinales donnent lieu à des réflexions, débats et échanges également autour des questions que posent les membres du public aux personnalités invitées à la Semaine PhiloMonaco.On ne sait pas si «tout a un prix» ou si «tout se paie», mais, des choses auxquelles ont tient le plus, on s’accorde à dire qu’elles «n’ont pas de prix». Coût, prix et valeur ne se confondent pas. Pour le paquet de vis que j’achète, prix et coût s’équivalent, parce que la «valeur» est insignifiante, alors que le prix d’un lingot d’or suit la courbe de sa valeur, mobile, et que la valeur de la Joconde ne correspond à aucun prix, ni coût. Qu’en est-il alors du «coût de la vérité»? Est-ce la valeur de la vérité comme…valeur, éthique, gnoséologie, esthétique, politique? Son «prix», indéterminable? Ou bien «ce qu’il en coûte» pour la conquérir et la protéger? S’il est de «vérités révélées», auxquelles la foi religieuse donne prix et valeur, les vérités, dans le domaine de la connaissance ou de la morale, ne «tombent pas ciel»: aussi coûtent-elles des efforts intellectuels, pour la conquérir et pour la protéger de la fausseté, des opinions, des oui-dires, des préjugés, des fadaises complotistes ou des illusions, une force morale, pour l’immuniser du mensonge, des sacrifices, des renoncements, une puissance politique capable de s’opposer aux vérités imposées par les tyrans, les dogmatiques et les fanatiques. Mais faut-il défendre la vérité «quel que soit son prix», sans compromis ni compromissions – s’il en coûte le renoncement à la paix, à la concorde, à la sécurité, à l’harmonie sociale ou politique ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Place d’Armes à Monaco
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Déjeuner-philo : La vérité chez Foucault

Déjeuner-philo : La vérité chez Foucault

12
Juin
20 25
Présenté par Judith Revel, philosophe " La vérité est ce qui est produit par un certain nombre de dispositifs, par un ensemble de stratégies dans un champ de relations de pouvoir. Elle n'est ni l’expression d'une correspondance avec la réalité, ni la manifestation d’un principe universel. La vérité est un produit historique, un résultat de pratiques sociales et politiques qui sont en constant changement. Ce qui est vrai dans une époque donnée est le fruit de ce qu’on appelle les régimes de vérité, un ensemble de règles qui définissent ce qui peut être dit, ce qui peut être connu, et ce qui peut être considéré comme légitime ou illégitime. La vérité n'est pas simplement un fait: elle est un système de règles et de pratiques qui légitiment certains discours en excluent d’autres. "Michel Foucault, L’Archéologie du savoir (Galllimard, 1969)
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

12
Juin
20 25
- FemmesPrésenté par Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteAvec Florence Askenazy, psychiatre et professeure de psychiatrie- SoinPrésenté par Robert Maggiori, philosopheAvec Flora Bastiani, philosopheDr. Jean-François Ciais, Chef de Service de Soins de Support et Soins Palliatifs du CHPGQuand la vérité «éclate», elle le fait non comme fusil qui vise une cible, mais comme un engin de terreur, qui, aveugle, explose tous azimuts, frappant tout le monde de ses éclats - une famille, une foule, une communauté, une société. C’est pourquoi, difficile à dire quand son détenteur en sait l’importance et évalue bien les conséquence de son dévoilement, la vérité est encore plus difficile à entendre, lorsqu’elle balaie tout ce à quoi on croyait et tout ce avec quoi on avait construit son existence. En ce sens, la difficulté de dire la vérité décroît si sa révélation s’accompagne de la conscience que la personne (ou le groupe, la communauté…) qui la reçoit est «armé» pour la recevoir, c’est à dire est capable d’intégrer les éléments révélés dans la construction de sa propre vie (ses valeurs, ses perspectives, ses espoirs…) ou celle du groupe concerné. La difficulté apparaît plus grande au contraire quand la vérité - ou la réalité d’un fait, une trahison, une maltraitance, une humiliation… - «ne peut pas» être entendue parce que cette capacité fait défaut : c’est le cas de l’enfant par exemple, qui pourrait ne pas avoir la force intellectuelle ou la résistance émotionnelle pour «entendre» et assimiler l’annonce du divorce imminent de ses parents ou de la disparition d’un camarade de classe ; le cas d’une femme qui subit des violences qu’elle n’arrive ni à avouer ni à dénoncer parce que l’emprise subie maintient encore une part d’attachement, ou parce qu’elle ne parvient pas à faire que la honte champ de camp ; le cas d’un individu à peine inquiet de quelques troubles de son comportement qui découvre le diagnostic d’une sérieuse maladie mentale ; le cas d’une personne dont la vie est précaire et le psychisme vulnérable, à qui un médecin doit révéler une maladie cancéreuse, ou encore le cas d’un patient en soins palliatifs, qui se trouve dans l’impossibilité d’inscrire ce qu’on peut lui dire dans une temporalité, le futur des projets. La vérité serait-elle comme le soleil, qu’on ne peut «regarder en face» ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Soirée de Remise des Prix

Soirée de Remise des Prix

12
Juin
20 25
Présentée par Thierry ConsignyAvec les membres fondateurs et les membres du Jury* Présentation « Qu’est-ce que la philosophie ? » par Pierre Guenancia, lauréat du Prix 2024 pour L’Homme sans moi. Essai sur l’identité (puf, 2023)* Remise du Prix, de la Mention Honorifique et du Prix Lycéen
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Matinale au marché : Faut-il ne jamais mentir ?

Matinale au marché : Faut-il ne jamais mentir ?

13
Juin
20 25
Les Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco.Présentées chaque matin par Marc Crépon, philosophe, et Téo Schumer, journaliste, les Matinales donnent lieu à des réflexions, débats et échanges également autour des questions que posent les membres du public aux personnalités invitées à la Semaine PhiloMonaco.Mentir, c’est toujours abuser, car il n’y pas de mensonge s’il n’y a pas de déséquilibre entre la personne à qui on ment, et qui forcément ignore la vérité, et la personne qui ment, ce qu’elle ne peut faire qu’en connaissant la vérité (qu’elle cache). En ce sens, le rapport est inégalitaire et moralement inacceptable, puisque le menteur «manipule» celui ou celle à qui il ment, et donc le traite en objet. Si une loi universelle interdit de traiter qui que ce soit comme un moyen (pour arriver au fins voulues par le menteur), alors jamais le mensonge ne se justifie: c’est, on le sait, la position d’Emmanuel Kant. Mais ne peut-il pas arriver que le menteur traite un temps l’autre en moyen, lui ôte donc sa dignité, pour lui éviter un mal plus grand, de futurs dommages, assurer sa sécurité, sa santé, lui apporter une plus grande force vitale? Autrement dit mentir pourrait-il, malgré les apparences, revenir à «veiller sur» l’autre, être une forme de protection, de bienveillance, d’amour même? Que signifie «mentir pour le bien d’autrui»?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Place d’Armes à Monaco
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Déjeuner-philo : La vérité chez Descartes

Déjeuner-philo : La vérité chez Descartes

13
Juin
20 25
Présenté par Pierre Guenancia, philosophe" Le premier et le plus certain de tous les principes est celui-ci: que l’on existe, c'est-à-dire que je suis un être pensant; et que je pense, c’est-à-dire que je doute, que je veux, que je suis en proie à des passions, que je m’étonne, que je fais des jugements, que je perçois des idées. Or, il n’est pas possible qu’un être qui pense se trompe en ce qu’il pense. Et c’est précisément la certitude qu’il a de sa propre existence et de ses pensées qui lui donne la garantie de la vérité. Car il est évident qu’une chose qui est claire et distincte dans l’esprit est nécessairement vraie, et qu’il ne saurait y avoir de fausse certitude là où il y a une perception aussi évidente. "René Descartes, Méditations métaphysiques (1641)
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
La vérité sur le divan

La vérité sur le divan

13
Juin
20 25
Présenté par Judith Revel, philosopheAvec Isabelle Alfandary, auteure et professeureStéphane Habib, psychanalyste et philosopheLaurie Laufer, psychanalyste et professeure de psychanalyseIl s’en passe des choses, sur un divan. Mais pas celles qu’on croit. Les jeux n’y sont que de mots, une parole en sort, tantôt jaillissante et irréfrénable, tantôt hésitante, tremblotante, entrecoupée de silences et de sanglots, une écoute en naît, rarement distraite, flottante et attentive. Qu’est-ce qui se noue, ou se dénoue, dans cette étrange conversation? Le divan entend et voit tout: les mots, les silences, les notes, les tics, les mouvements du corps de l’analyste, les mots, les silences, les mouvements du corps couché de l’analysant, ses histoires, ses récits, ses rêves, ses lapsus, ses associations libres, l’expression de ses émotions, de ses désirs, de ses hantises, de ses gouts et dégouts, de ses peurs, ses résistances, ses espoirs, ses projets… Perçoit-il aussi, le divan, l’émergence au fil des séances d’une «vérité»? Devient-il le lieu où thérapeute et analysé(e) se modifient l’un l’autre et accèdent chacun(e) à une plus nette conscience de ce qu’ils sont? Est-il l’«assise» sur laquelle le «patient» se redresse et se reconstruit, se fait sujet, en consentant aux «vérités» que son inconscient lui révèle, en acceptant d’être ce qu’il est devenu et de devenir ce qu’à présent, par lui-même, il sait pouvoir devenir?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Fake news, vérités et complots

Fake news, vérités et complots

13
Juin
20 25
Présenté par Géraldine Muhlmann, philosophe et journaliste Avec David Djaïz, haut fonctionnaire et essayisteAsma Mhalla, enseignante, spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la TechRudy Reischtag, politologue, écrivain et journalistePatrick Savidan, philosophe Tout changement du canal d’information provoque des bouleversements, moins sur l’information elle-même que sur la société, la civilisation même, et bien sûr les façons d’agit et de penser. Inutile de remonter au pigeon voyageur ou à l’invention de l’imprimerie: le télégraphe sans fil, on ne s’en souvient guère, a provoqué un véritable hourvari social et politique, les uns y voyant un miracle divin, d’autres l’œuvre du démon. Les pionniers d’internet et du Web espéraient qu’un canal numérique ouvert à l’information et à la communication pût ouvrir à tous et toutes la possibilité d’une expression propre, libre et aisée, dont chacun(e) aurait le loisir de faire usage et participer ainsi, sur le modèle d’un Wikipedia idéal, à l’édification d’un royaume des savoirs et de la connaissance, transparent, fiable. Ce n’est pas ce qui est arrivé. La révolution numérique, Internet, le Web, le réseau superposé du Darknet, les smartphones, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, causent non des bouleversements mais un véritable chaos, où coexistent le meilleur et le pire, et créent un «autre» monde que les outils dont on disposait dans ce monde-ci ne permettant pas de comprendre entièrement. La victime principale en est aujourd’hui la vérité elle-même, considérée, à l’instar d’une peinture métallisée pour une voiture, comme une simple option, facultative. L’anonymat aidant, sont apparues des millions de sphères autonomes et incontrôlées dans lesquelles pseudo-théories, croyances, simples avis, fadaises, incompétences, complotismes font office d’ «information», et forment en fait des marécages brumeux où nul ne sait plus ni où il est ni ce qu’il en est des choses. Comment se tirer des sables mouvants, quand la conversation sociale devient si nerveuse, quand la science elle-même est soupçonnée et décriée?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Sexe, mensonge et écrans

Sexe, mensonge et écrans

13
Juin
20 25
Présenté par Géraldine Muhlmann, philosophe et journalisteAvec Isabelle Alfandary, auteure et professeureSarah Chiche, écrivaine, psychologue clinicienne et psychanalysteSamuel Dock, écrivain et psychologue clinicien Augustin Trapenard, journalisteC’est ambigu, un écran. Si quelque chose fait écran, on ne voit rien, et si on veut voir quelque chose – ne serait-ce qu’une image – il faut regarder l’écran. Autrement dit, l’écran cache et montre. Jamais dans l’histoire du monde on n’avait eu tant d’yeux rivés en même temps et à toute heure sur des écrans ; et on ne songe même plus que le regard fixé sur l’écran ne voit guère ce qu’il y a autour – si bien que dans certains pays, où l’on marche comme partout en baissant les yeux pour regarder le display du smartphone, les autorités ont peint par terre les couleurs des feux de circulation. Si une grande partie des activités quotidiennes se déroulent désormais devant un écran, de l’ordinateur ou du portable, il était escompté que le sexe y prendrait sa place, et, avec lui, la possibilité de voiler et dévoiler, de mentir, d’inventer des histoires, de thésauriser des secrets, de se constituer une zone d’intimité que l’on voudrait inviolable (aussi rabat-on le couvercle du portable à l’arrivée de quelqu’un, pose-t-on à l’envers son téléphone et coupe-t-on le son, empêche-t-on qu’un autre vienne fouiller son contenu, etc.). Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données statistiques sur leur fréquentation, c’est par millions que dans chaque pays se compte le nombre de personnes qui quotidiennement, jour et nuit, échangent sur des tchats sexuels, et si on ajoute la fréquentation des sites pornographiques, le streaming en direct, les sites de rencontres, les sites de webcam, le cybersexe vocal, les jeux de rôles, l’échange de photos et de vidéos par téléphone, on pourrait conclure que l’écran est devenu un partenaire sexuel essentiel, pour ceux et celles qui ont des partenaires sexuels et ceux et celles qui n’en ont pas. Le smartphone en est un particulier, parce qu’en lui-même il est déjà un objet de plaisir – sinon il n’aurait jamais eu autant de succès – et parce qu’il a ouvert à des formes de séduction, d’amour et de sexualité nouvelles, en diminuant certes les rôles sensuels du tact, du goût et de l’odorat, mais en accroissant considérablement la puissance érotique de l’ouïe et de la voix. Se contentera-t-on de cela ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
Tout public
PMR
CONFÉRENCE & RENCONTRE
Au diable la vérité !

Au diable la vérité !

14
Juin
20 25
Présenté par Etienne Bimbenet, philosopheAvec David Lapoujade, philosopheCamille Riquier, philosophe Peut-on ne plus se soucier de la vérité, la considérer inutile ou hors d’usage, et, désormais vêtue de vieux oripeaux, la jeter à la poubelle? De prime abord, cela serait folie: on se condamnerait à vivre dans un monde nocturne où tous les chats sont gris, où tout vaut tout, un monde d’illusions et d’erreurs, de soupçons, de mensonges et de tromperies, d’attrape-nigaud, de faux-semblants et mystifications… Toute parole serait mitée de doutes: le discours politique serait de publicitaire, le discours scientifique de bonimenteur, le discours moral de beni-oui-oui, et, toute confiance perdue, on ne croirait même plus que les panneaux routiers indiquent de bonnes directions, on voulait voir Honfleur, on verrait Vierzon. Aussi devrait-on penser qu’envoyer au diable la vérité n’a pas un sens aussi expéditif et radical: l’emprise de la vérité serait trop fort, et on voudrait s’en dégager quelque peu, retrouver la liberté de quelques mouvements, peut-être vers le vraisemblable, le probable, l’incertain, voire l’erreur - laquelle, on le sait, a quand même bien des vertus, dont celle de faire, par sa correction, progresser la connaissance. Si la vérité a le visage hideux du dogmatisme, il ne serait pas inutile en effet de la dérider ou d’en dégonfler l’arrogance, en lui indiquant poliment qu’il n’est jamais de vérité absolue, qu’elle peut dépendre des points de vue, des contextes historiques, des cultures, des idéologies, des rapports de pouvoir, de l’efficacité, de la construction du langage, et même de la subjectivité des individus… Il n’est pas sûr que, enfermée dans sa dureté d’acier et sa certitude, elle s’en trouve ébranlée et s’ouvre à la critique, comme il n’est pas sûr que cette critique, si elle n’est pas assez prudente et nuancée, puisse éviter de se trouver elle-même dans l’absurdité de jeter le bébé avec l’eau du bain ou s’exercer sur le terrain brumeux du «tout est pareil».
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Café de paris, 98000, Monaco
PHILOSOPHIE
Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
À l’improviste – Improvisation et création

À l’improviste – Improvisation et création

14
Juin
20 25
Présenté par Raphael Zagury-Orly, philosopheEn conversation avec Karol Beffa, pianiste, compositeur et docteur en musicologieComment y aurait-il esthétique de ce qui, par définition même, échappe à toute règle, et dont il n’existe ni poétiques, ni techniques, ni solfèges? On apprend à préparer, non à inventer; à continuer, non à commencer; à prévoir, non à créer; il n’y a pas plus de règles pour improviser que pour inventer ou pour vouloir (…) Un mécanisme s’analyse, mais l’opération inventive ne peut que se révéler. Puisque la fabrication a ses secrets techniques, pourquoi la création n’aurait-elle pas son mystère, son mystère poétique? (…) L’improvisation serait-elle synonyme de frivolité et d’impatience sans labeur? En fait les manuels d’improvisation eux-mêmes (qu’il s’agisse de l’orateur à la tribune ou de l’organiste à l’église) veulent munir l’homme démuni; prévenir la conjoncture qui fond à l’improviste sur un être pris au dépourvu; desserrer le nez à nez avec le destin, en rendant à la conscience l’aération du moratoire et de la liberté (…) Or l’improvisation n’est pas seulement l’opération hâtive qui monte à la diable une manœuvre in extremis avec les seuls moyens du bord: elle désigne encore le mystère même de la parturition mentale. Dans la solitude créatrice de l’invention, les constructeurs les plus méthodiques ont nécessairement commencé par improviser. Comme le courage est la vertu des avant-postes, la vertu de la volonté en première ligne et au contact immédiat du danger, ainsi l’improvisation est la première démarche de l’invention créatrice à partir du rien de la feuille blanche. C’est le commencement du commencement. Vladimir Jankélévitch, Liszt - Rhapsodie et improvisation (réed. Flammarion, 1998)
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Hôtel Hermitage, 98000, MONACO
PHILOSOPHIE
Tout public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Vérité religieuse, vérité philosophique

Vérité religieuse, vérité philosophique

14
Juin
20 25
Présenté par Camille Riquier, philosopheAvec Vincent Delecroix, philosopheFrère Olivier-Thomas Venard, théologien Polysémique ou kaléidoscopique, la vérité peut être à loisir entendue comme opérativité ou utilité, possibilité de trouver des solutions efficaces aux problèmes, comme accord ou consensus inter-subjectif, comme conformité à une règle, comme cohérence, manifestation, évidence, «éclat», comme correspondance, souvent momentanée, entre pensée et réalité, ou encore comme dévoilement ou révélation - ce qui suppose qu’elle est à l’origine masquée ou cachée, d’abord tenue secrète puis «donnée». La philosophie et la religion ont toutes deux comme principal objet la vérité, et sans doute peuvent-elles donner priorité à l’un ou l’autre de ses sens. Si l’on cherchait le plus grand dénominateur commun, peut-être le trouverait-on cependant dans l’orbite du dévoilement, et surtout, bien sûr, de la révélation, avec ou sans R majuscule. En quoi philosophie et religion - raison et foi ne se distribuent pas entièrement d’un côté ou de l’autre - pourraient-elles, sur ce point, s’accorder ou faire scission, si la première pose la possibilité que la réalité elle-même s’auto-dévoile à l’intellect ou à l’intuition des hommes, et la seconde que seul le Verbe ou l’Intellect divin donnent consistance, existence et intelligibilité au monde, et ont la faculté de révéler aux hommes les aspects de l’être qui autrement leur seraient inaccessibles?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Hôtel Hermitage, 98000, MONACO
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ATELIER/COURS/FORMATION & STAGE
Atelier philo : Dire, ne pas dire (pour les 7-10 ans)

Atelier philo : Dire, ne pas dire (pour les 7-10 ans)

14
Juin
20 25
Animé par Alicia Gauduel, philosophe praticienneRéfléchir ensemble au courage de parler… ou de se taire ! Faut-il toujours tout dire ? Est-ce qu’on peut garder un secret ? Et quand on ne dit rien, est-ce qu’on ment ? Voilà des questions que tout le monde se pose, même les enfants.Lors de cet atelier, nous réfléchirons ensemble à ce qui nous pousse à parler, ou au contraire à garder le silence. Nous découvrirons que parler peut être un acte de courage, surtout quand on dit quelque chose de vrai, mais de difficile. Se taire peut aussi demander du courage, quand on choisit de protéger, d’écouter ou bien d’attendre le bon moment.Nous parlerons aussi de ce qui est important à dire, surtout si l’on pense que l’on est en danger ou si quelqu’un a besoin d’aide. Parce que parfois, se taire peut être dangereux, et qu’il est essentiel de savoir à qui parler quand on ne va pas bien.Cet atelier de philosophie permettra aux enfants de réfléchir ensemble et de s’exprimer pour mieux comprendre comment utiliser leurs mots avec discernement et leur offrira un espace d’écoute et de dialogue autour de ces grandes questions : que dire ? que taire ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
ACTIVITÉS JEUNESSE
ACTIONS POUR LA JEUNESSE
Jeune Public
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Création et vérité / La vérité et ses doubles

Création et vérité / La vérité et ses doubles

14
Juin
20 25
Création et vérité / La vérité et ses doubles Présentées par Fanny Arama, docteure en littérature françaiseFiction et confessionAvec Paul Audi, philosopheMaria Pourchet, auteureLa fiction est le produit de l’imagination humaine et de ce fait, se trouve souvent dévalorisée dans l’histoire de la philosophie parce qu’appartenant à une réalité parallèle, corrompue par la fantaisie et les fantasmes de l’écrivain. Platon désapprouve les poètes parce qu’ils représentent à ses yeux le mensonge, c’est-à-dire l’altération de la vérité brute, et parce qu’ils préfèrent la vérité de leurs points vue à la recherche de la vérité « tout court ». La confession, de son côté, est à l'origine un « aveu » : elle s’inscrit dans une démarche religieuse et morale d’absolution. Se confesser, c’est croire que tout n’est pas perdu, c’est octroyer à la parole le pouvoir d’agir et de transformer le passé, d’en faire autre chose à travers le geste de la confidence, orale ou écrite, au présent. Alors que la fiction est fondée sur un pacte d’invention, la confession est fondée sur celui de sincérité. Quand fiction et confession se rejoignent, elles viennent rebattre les cartes non seulement de la vérité et de ses présupposés, mais de la capacité de l’écrivain à atteindre une quelconque sincérité.Quelles histoires se raconte-t-on à soi-même quand on se confesse à autrui et qu’on rend cet aveu public ? Est-il possible qu’une confession ne se réduise pas à une posture illusoire ? Comment faire face aux trous de mémoire et à ses répercussions dans l’ordre de la vérité de l’aveu ? L’autofiction est-elle le ressort de toute fiction et de toute confession ? Autrement dit, comment l’écrivain joue-t-il avec la vérité pour créer un lien avec son lecteur ?Conversation et contestationAvec Richard Malka, avocat, essayiste, scénariste de bandes dessinées et romancierChantal Thomas, de l’Académie françaiseLa conversation est fille de la liberté : sans liberté d’expression, la conversation n’aurait aucun intérêt et ne serait porteuse d’aucune valeur. Aussi, pour contester – une opinion, une vérité, un pouvoir, un ordre du monde – il faut commencer par converser. Or, la conversation est un art : d’abord, celui d’écouter. Elle est ensuite l’art de bien dire, d’employer les mots justes, de les définir au préalable pour instituer des prémisses communes. Conversation et contestation sont non seulement conditionnées par la liberté – de dire, d’interroger, d’ébranler, de choquer, de déplaire – mais visent également à sa perpétuation. L’imaginaire collectif perçoit l’apogée de l’esprit de conversation en France au siècle des Lumières, qui est celui de la promotion de l’accessibilité du savoir et de l’échange contradictoire. Les régimes politiques qui se succèdent en Occident depuis le XVIIIe siècle – et les lois qu’ils mettent en œuvre – donnent de plus en plus la parole à tout un chacun. Dans cette perspective, c’est surtout la tribune médiatique qui, de manière progressive bien qu’heurtée, étend l’esprit de conversation et de contestation au citoyen lambda.Aujourd’hui, les réseaux sociaux complexifient la donne et mettent au défi les notions de conversation et de contestation : de nombreux utilisateurs s’expriment d’abord à travers l’invective, signe de la décrédibilisation de la parole de l’autre, au nom de la liberté de contester. Si les conditions de la conversation ne sont plus réunies – l’écoute, le respect, l’échange contradictoire –, la contestation, c’est-à-dire la possibilité d’exprimer son désaccord, a-t-elle encore un avenir ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Hôtel Hermitage, 98000, MONACO
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
Le rire de la vérité

Le rire de la vérité

14
Juin
20 25
Présenté par Mouloud Achour, journaliste et animateur de télévision Avec Gad Elmaleh, humoriste et acteurOlivia Gazalé, philosopheL’anecdote, tirée du Théétète de Platon (174), est célèbre. Socrate raconte à un ami l’histoire de Thalès, lequel, tout occupé à observer les astres, trébuche et tombe dans un puits. A la scène assiste une servante thrace, «toute mignonne et pleine de bonne humeur». Voyant la chute, elle éclate d’un grand rire, et se moque du pauvre Thalès, qui, à vouloir savoir ce qui se passait dans le ciel, en oublie de prendre garde à ce qu’il y devant ses pieds. On voit ainsi que dès son aube grecque, la philosophie - terme dont Thalès de Milet, justement, serait l’inventeur - a prêté le flanc au persiflage, en ce qu’elle préférerait se hisser dans les hautes sphères de l’abstrait plutôt de regarder le parterre des faits réels et concrets. Critique infondée et injuste, évidemment - mais là n’est pas la question, qui serait plutôt de savoir non comment rire de la philosophie mais comment «dérider» les vérités qu’elle proposerait de manière trop péremptoire. Le rire serait-il cet élément «liquide» qui empêcherait le ciment de la vérité de «prendre», empêcherait la vérité de devenir «roc» inébranlable, dogmatisme - un peu comme les  éclats de rire, les blagues, les sarcasmes, les facéties, les transgressions du bouffon empêchaient au Moyen-Age que le roi prît au sérieux sa propre autorité au point de la rendre intangible et infaillible, inattaquable. Au fond, le tyran ne «rigole pas», et s’il rigolait il ne serait peut-être pas tyran. Précisément parce que le rire est le témoin que l’esprit s’est rendu sensible à ce qu’il n’attendait pas, à ce à quoi il ne s’attendait pas, à la surprise, à un rapprochement incongru d’idées, à une «apparition disparaissante», à l’éclair d’une intuition nouvelle, à la force évocatrice d’un mot, à l’absurdité d’une situation, à un propos paradoxal, au pied de nez adressé, avec une légèreté et une audace qu’on croyait impossibles, au désespoir, à la maladie, à la mort, au sacré… C’est pourquoi, d’ailleurs, dans de nombreuses traditions, le rire est voué aux gémonies: Aristote en fait une forme de «laideur», la Règle bénédictine le fustige, comme ce qui s’oppose au silence, véritable vertu, et à la parole tue, modérée, contrôlée, et tous les régimes autocratiques ou totalitaires tentent de l’étouffer, sans doute parce qu’il ajoute la joie, la frénésie, la camaraderie, le sens de la fête, le charivari, la raillerie, aux manifestations de la satire sociale, des contestations et de lutte contre les pouvoirs. En réalité, rire et faire rire est un exercice aussi complexe que philosopher, car, dans l’ironie par exemple, il tient de l’équilibre précaire entre voilement et dévoilement de ce qui compte vraiment dans l’existence, il console et distrait l’homme du mal, et en même temps le lui montre, il dénonce les vices et erreurs de la société, mais sans déprimer ni, de résignation, obérer les âmes. Mais le rire a tellement de formes - agressif, moqueur, noir, amical, sardonique, angélique, ironique, humoristique, burlesque, gras, grotesque… - qu’on ne saurait sans rire dire laquelle est la plus apte à dérider la vérité philosophique ou à trouver la vérité que la philosophie ne trouve pas.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
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CONFÉRENCE & RENCONTRE
La vérité des muscles

La vérité des muscles

15
Juin
20 25
Présenté par Robert Maggiori, philosophe Avec Olivia Gazalé, philosophe Sandra Laugier, philosophe En préambule, une performance proposée par Southway Studio, crée et dirigé par Emmanuelle Luciani et Alex DanteDe prime abord, il ne saute pas aux yeux que des muscles on saurait tirer quelque vérité, ni même que la vérité, qui est son objet le plus constant, puisse être approchée ou trouvée par une philosophie musclée - si tant est qu’elle puisse être telle par la force, la souplesse et l’élasticité de ses concepts. Pourtant on trouve déjà dans la pensée antique bien des développements consacrés aux exercices physiques, et, à partir du moment où Milon de Crotone (le plus grand des lutteurs, vainqueur de nombreux titres Jeux panhelléniques du milieu du VIe siècle av. J.C.) introduit les méthodes d’entraînement, aux exercices qu’on pourra dire «sportifs». Dans les Lois, la République ou le Gorgias, Platon donne une place importante à la gymnastique, composée de la lutte et de la danse, et qui représente l’art par lequel les citoyens doivent se former. Mais il ajoute que cet art existe pour les corps, alors que la musique, par exemple, existe pour l’âme, avant de préciser que les efforts musculaires et les exercices athlétiques doivent conduire celui qui les pratique non seulement vers la santé du corps et la performance physique, mais surtout vers la vertu, soit la vigueur et la droiture morale, le courage, la tempérance, la maîtrise de soi, le contrôle des émotions. D’où la critique acerbe des exercices de musculation qui n’ont d’autres fins qu’eux-mêmes, qui représentent dès lors une «flatterie», une «toilette», une «cosmétique», et qui seraient à la gymnastique ce que la «cuisine» - laquelle, dit Platon, «feint de connaître les aliments les plus salutaires au corps» - est à la médecine ou ce que la rhétorique est à la justice, à savoir une forme «basse», «décevante», dont le but n’est que de «séduire» ou s’auto-complaire. La «gonflette» serait ainsi la dégradation des exercices musculaires «vertueux». Cependant, la musculation, telle qu’on l’entend à présent, n’est apparue que tardivement,  au milieu du XIXe siècle, sous la forme du culturisme ou du bodybuilding. Ses fondateurs - de l’allemand Eugène Sandow au médecin français Edmond Desbonnet - placent la «culture physique» hors de la performance sportive: dans une esthétique globale du corps, où «muscles» et «beauté» seraient en symbiose. Mais aux muscles sont évidemment associés la force, la puissance, l’invulnérabilité, la dominance, l’imposition des formes de sexualité, le contrôle des émotions, la compétition, la réussite, l’autorité - valeurs qui, déjà incorporées par le nazisme, le fascisme et les pouvoirs tyranniques, sont les valeurs mêmes dont se drapent le machisme et le virilisme. Peut-on envisager que muscles et musculation ouvrent à d’autres vérités, encore insoupçonnées?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Yacht Club, Quai Louis II, 98000, Monaco
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