Patrimoine architectural
Présentation
Le patrimoine culturel immobilier comprend les monuments, les ensembles urbains, les sites culturels qui ont une valeur exceptionnelle universelle ou nationale du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science. Le patrimoine naturel comprend les milieux, ressources et habitats naturels, les sites, paysages et perspectives, les espèces animales et végétales, ainsi que les éléments de la diversité biologique.
Les Monuments
La Principauté comporte plusieurs bâtiments emblématiques, qualifiables de monuments dans le paysage urbain monégasque. Selon la définition du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, un monument est « un édifice imposant par sa taille et remarquable par son intérêt historique ou esthétique, par sa valeur religieuse ou symbolique ». Ainsi, à Monaco, plusieurs bâtiments tombent dans ce registre de « monument », de par leur symbolique religieuse, politique, ou scientifique.
Symbole du pouvoir et de la monarchie constitutionnelle, le Palais Princier est le lieu de résidence de la Famille Princière et est le témoin des changements opérés en Principauté depuis le 13ème siècle. Sa construction commence à partir de 1215, bien qu’il ait été continuellement agrandi et modifié. A l’origine comportant un caractère moyenâgeux, il prend l’allure d’un palais italien au cours du 16ème siècle. La façade d’aspect Renaissance, avec sa galerie, ses balustrades et sa porte Baroque, tranche avec la tour néo-gothique en pierre de taille. La Cour d’Honneur est magnifiée par un sol en galets et dalles de pierre, un escalier en fer-à-cheval paré de marbre de carrare, mais surtout de fresques du 16ème siècle, représentant des scènes de la mythologie.
@ Eric MATHON - Palais Princier
Le musée Océanographique (1899-1910) témoigne de l’implication de la Principauté dans le domaine scientifique et de la protection des océans. Construit par l’architecte Paul Delefortrie, sous l’impulsion du Prince Albert Ier, prince explorateur, navigateur, et défenseur des sciences, le musée se caractérise par la présence de deux bas-reliefs monumentaux, rendant hommage au monde scientifique : La Vérité dévoilant à la Science les forces du monde et Le Progrès venant au secours de l’Humanité de Gustave Dussart. Son architecture célèbre le lien qu’entretient la Principauté avec l’exploration scientifique, au travers d’éléments imagés comme un aigle, un albatros, une tête de morse, la proue d’un bateau, mais également le nom de navires d’exploration (Talisman, Valdivia, Alice, Hirondelle…).
La Cathédrale a été construite entre 1875 et 1903 par Charles Lenormand, architecte de la Basilique Notre-Dame-de-l’Assomption de Nice (1864-1979). De style « roman auvergnat byzantin », se rapprochant de l’éclectisme, elle se caractérise par des éléments de l’architecture antique, comme un fronton triangulaire, des corniches avec des modillons, et des colonnettes byzantines. En 1868, la Principauté se détache du diocèse de Nice, et il est décidé de construire une cathédrale en lieu et place de l’église Saint-Nicolas, qui avait été achevée en 1321. La Cathédrale abrite les sépultures des princes et princesses de Monaco, qui reposent aux côtés des évêques, et est le cœur de la vie religieuse monégasque, où sont célébrés les sacrements de la Famille Princière.
Le Casino et la Société des Bains de Mer sont indissociables du développement économique de la Principauté. Le Casino est édifié entre 1858 et 1863 sur la colline des Spélugues, à l’initiative du Prince Charles III (1818-1889), qui souhaitaient développer les activités balnéaires et les jeux de hasard, afin de dynamiser l’économie monégasque. L’architecte Jules Dutrou intervient en 1869, en proposant un casino agrandi, avant que Charles Garnier ne participe ensuite à sa modification, en y ajoutant l’opéra, inauguré en 1879, et une nouvelle salle de jeu, la salle des Amériques, inaugurée en 1881. L’architecte Jules Touzet se charge des salles jumelles, autrefois vestibules de conversation, ainsi que de la façade de l’entrée principale, alors que Julien Médecin conçoit, en 1910, une dernière salle de jeu, ornée de décors réalisés par le peintre Armand Segaud.
Le bâti remarquable
Outre les monuments, connus de tous, Monaco regorge de bâtiments à l’architecture anonyme, mais non moins remarquable, comme des immeubles d’habitation ou des villas.
La Principauté a mis en place plusieurs mesures de protection de son patrimoine bâti. Par exemple, l’Ordonnance Souveraine n° 3.647 du 9 septembre 1966 concernant l'urbanisme, la construction et la voirie, stipule que les quartiers de Monaco-Ville et du Vallon Sainte-Dévote, faisant partie du secteur réservé, font l’objet d’une protection particulière, au vu de leur caractère historique et de leur symbolique dans le paysage monégasque. Les projets de rénovation, d’agrandissement ou de construction neuve doivent suivre un cahier des charges bien précis, afin de ne pas dénaturer ces quartiers.
Monaco compte 110 bâtiments et 41 façades à caractère remarquable, faisant l’objet d’une protection particulière. Ces bâtiments sont inscrits sur un inventaire, détaillant leur caractéristiques patrimoniales, mis en œuvre par la Direction de la Prospective, de l’Urbanisme et de la Mobilité.
Le Conseil du Patrimoine, institué en 2017, est consulté sur des sujets patrimoniaux, et notamment le bâti remarquable. Il peut formuler des propositions afin de mieux orienter et améliorer l’identification, la préservation, la protection, ou encore la promotion du patrimoine national.
Par ailleurs, les autorisations sont examinées par un comité consultatif, qui analyse les demandes, notamment en fonction de l’esthétique et en prenant en compte, suivant les cas, l’histoire et le patrimoine de la Principauté.
Ce bâti remarquable concerne toutes les périodes et des styles variés. Ainsi, nous pouvons citer la villa Sauber, la villa Ribéri, ou la villa Ispahan, du début du siècle dernier, l’immeuble Les Rotondes, construit dans les années 1940, Le Palais Héraclès, achevé en 1957, ou encore Le Roccabella, à l’architecture des années 1970-1980.