Philosophie

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Présentation

La philosophie est une discipline qui a sa place à Monaco, puisqu’elle accompagne toute forme de création ou de connaissance en apportant un questionnement critique.

Charlotte Casiraghi, Présidente et fondatrice des Rencontres Philosophiques de Monaco

Les Rencontres Philosophiques de Monaco, fondée en 2015 par Charlotte Casiraghi et les philosophes Joseph Cohen, Robert Maggiori et Raphael Zagury-Orly, proposent un nouvel usage de la philosophie et visent à mieux la partager et à mieux faire comprendre à chacun son apport indispensable. 

À Monaco ou à Paris, des rendez-vous et ateliers mensuels donnent la parole aux personnalités les plus éminentes de la philosophie actuelle et les réunissent pour approfondir, débattre et transmettre sur des thématiques annuelles. 

Les Rencontres Philosophiques de Monaco permettent également à des écoliers, collégiens et lycéens d’accéder à la philosophie, en leur proposant des réflexions susceptibles de compléter celles de leurs professeurs et de leur offrir des analyses inédites, originales et claires sur des enjeux universels. 

Par l’ensemble de ses actions, Les Rencontres Philosophiques de Monaco visent à devenir l’une des plus importantes occasions d’élaboration, de communication et de partage de la philosophie telle qu’elle s’élabore aujourd’hui. 

Événements

CONFÉRENCE & RENCONTRE
La réputation

La réputation

14
Nov.
20 24
De même que l’on parle et devient sujet en recevant la langue des autres, de même ce que l’on est et ce que l’on pense dépend, en grande partie – du moins originairement – de ce que les autres pensent et pensent que je suis. Aussi le matamore ou l’olibrius qui affirmerait ne tenir aucun compte de ce qu’autrui pense de lui serait-il peu crédible. Chacun sait qu’un seul mot venant d’un proche, voire d’un inconnu, peut aussi bien redonner courage et vie que blesser mortellement l’âme. De ce que l’on dit (fari) ou pense (putare) de nous, naissent soit la fama (laquelle, avant d’être «gloire» ou «célébrité» est d’abord une nouvelle, souvent incontrôlée, qui se diffuse rapidement et largement), soit la réputation, faite des opinions, des jugements, des façons, positives ou négatives, dont on est «estimé» ou «considéré» par autrui. Il serait hasardeux d’estimer que la réputation relève moins de ce que l’on est que de ce qu’on a fait, publiquement. Répondant assez mal à la volonté, aléatoire et peu susceptible d’être contrôlée, elle ne se réduit cependant pas à une simple «extension» du moi, pas plus que l’habit ne fait le moine. Elle est une forme de présence d’autrui et de la société en moi, dont je ne puis (ni ne veux souvent) me départir et qui, un peu comme un accent dans la façon de parler, m’annonce, me précède («elle arriva pour un concert à Paris précédée d’une réputation sulfureuse…»), me préfigure, me porte… C’est pourquoi, comme à l’honneur autrefois, l’atteinte à la réputation écorche non l’apparence mais la personne elle-même. Certes, on peut rester coi, vivre heureux en vivant caché, mais si l’on a recherché une «visibilité», la renommée ou la célébrité, et qu’on les a gagnées par son travail, ses talents, ses exploits, son art, alors leur amenuisement ou leur volatilisation seront vécues comme une sorte de mutilation, qu’accompagne la souffrance du «retour à l’anonymat». C’était le cas, jadis, de certaines figures du sport ou du spectacle, dont plus personne ne retrouve les noms ni ne sait qu’elles eurent à une époque une immense popularité.La révolution numérique, les réseaux sociaux, la communication instantanée et généralisée ont modifié les choses. La réputation n’est plus attachée à une notoriété acquise par ses œuvres (peu importe leur nature: cinématographiques, architecturales, culinaires, sportives, artistiques, littéraires, graphiques….) mais peut naître en quelques secondes d’un tweet, d’une story, une image ou une vidéo qui «font le tour du monde». Plus encore: elle est liée à la simple «activité», souvent ludique, à laquelle chacun(e) se livre sur les réseaux sociaux et qui, volens nolens, suscitent une e-reputation, tantôt durable, le plus souvent éphémère, mais, du fait qu’à sa formation contribuent de parfaits inconnus, totalement incontrôlable et à la merci de tous. Dit autrement, chacun à présent est une «personne publique», dont la personnalité réelle, intime, peut être totalement ignorée, mais dont comptent essentiellement le «profil», les posts et les «activités». Cela peut évidemment lui valoir une grande e-reputation, mesurée en likes et en nombre de followers,  mais l’expose aussi clairement – quand bien même il aurait tout fait pour mesurer ses paroles publiques, ne rien dire qui puisse être mésinterprété –  à n’importe quel avis aléatoire, aux médisances, aux perfidies, aux harcelements en tout genre. Il suffit d’un message, repris et relayé avec une incompréhensible et ignoble gourmandise – un ragot, un persiflage, une calomnie, une allégation gratuite… – pour ruiner une réputation, ou plutôt l’inverser en «mauvaise réputation»,  sceau infâme imprimé non sur les «habits» de la victime mais sa peau même. Que s’est-il passé dans la société pour que naisse à si grande échelle le désir de dénigrement, de diffamation. Si « l’ homme est un loup pour l’homme », la guerre, on le sait est de tous contre tous. Mais qu’advient-il s’il se mue en corbeau, postant, la nuit, dans des réseaux asociaux, messages et lettres de délation?Robert Maggiori© Les Rencontres Philosophiques de Monaco
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
Tout public
FR
PMR
CONFÉRENCE & RENCONTRE
La sécurité

La sécurité

12
Déc.
20 24
La sécurité n’a pas l’éclat de la liberté – ni de l’égalité, ni de la fraternité/sororité. Elle semble être une vertu du retrait, de l’abri, quand les autres sont d’ouverture et d’élan. Par sécurité, on peut entendre cette condition qui permet qu’on soit ou se sente protégé des dangers et des risques, ou bien qui donne la possibilité de prévenir, d’éliminer ou de rendre moins graves les dommages, les difficultés, les événements déplaisants, contrariants, fâcheux, néfastes. Dans l’empire romain, Securitas était la déesse garante de la sécurité publique et privée: elle était représentée sur les monnaies entourée de quatre attributs, le trône (hégémonie de Rome), la lance (combat contre les ennemis), la corne (prospérité) et la feuille de palmier (offrande de paix), et appuyée sur une colonne, dans une posture censée symboliser le calme et la «force tranquille». Mais le mot même de securitas est curieux, puisque, composé de sine (sans) et de cura (soin), il semble renvoyer à un sens contraire à celui qu’évoque la sécurité, qui n’est en effet pas entendue comme absence de soin, de prévenance ou d’attention. Aussi, comme le suggère Tacite dans ses Historiae, faudrait-il y voir quelque chose d’ «inhumain» (inhumana securitas), au sens où l’ absence de soin, d’attention, serait en réalité une absence de souci, une coupable indifférence devant le déploiement de la violence (la guerre civile à Rome en 69), sinon une certaine cécité à distinguer le bien du mal ou un carence totale du sens de la responsabilité – facteurs qui, unis, laissent prospérer… l’insécurité et les risques de danger. Bi-face, la securitas «laisse faire» et «soigne», autrement dit cherche à neutraliser tant les éléments de trouble, les exactions et les conflits que l’ «irresponsabilité» qui les rend efficients: c’est ce dernier sens qui a prévalu, et qui a fait que securitas rencontre libertas.Quasiment toute l’histoire de la philosophie, de Machiavel à Hobbes, de Locke à Montesquieu, de Smith à Bentham, de Marx à Foucault, a tenté de penser le lien entre la sécurité et la liberté, en insistant sur le balancement entre les deux notions, le trop gros poids de la sécurité risquant de faire chuter la liberté, la valorisation extrême de la liberté risquant de bloquer les fonctions de la sécurité – entendue à la fois comme droit individuel, comme sécurité sociale (toutes les activités propres à la politique sociale: tutelle du travail, du revenu, de la santé, de l’environnement, de l’urbanisme et du bâtiment, de la circulation, de la communication, de l’instruction, de la culture, du temps libre, etc.) et comme sécurité ou «surêté» nationale.Le lien complexe entre liberté et sécurité apparaît dans tout le constitutionnalisme moderne, sous diverses variantes. La première Constitution nord-américaine (Virginie, 1776) garantit la sécurité en vue de quelque chose d’encore plus désirable que la liberté: le bonheur – alors que la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789 proclame que le but de toute association politique est la préservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme, à savoir la liberté, la propriété, la sécurité et la résistance à l’oppression – ce par rapport à quoi la déclaration thermidorienne de 1795 apparaît davantage de «gauche», qui juge que la sécurité « résulte du concours de tous pour assurer les droits de chacun ». Assurer la sécurité, autrement dit, n’est pas léser la liberté, mais la rendre possible, de façon certes plus malaisée que celle qui permet à l’insécurité de la rendre difficile. Mais quelles limites peuvent être mises entre la sécurité et le «tout-sécuritaire», entre la légitime protection et l’obsession «panoptique» du contrôle qui saisit un Etat à l’advenue de «situations-limites», telles des pandémies ou des attaques terroristes?Robert Maggiori© Les Rencontres Philosophiques de Monaco
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
Tout public
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PMR
CONFÉRENCE & RENCONTRE
Amour, désir et sexualité

Amour, désir et sexualité

16
Janv.
20 25
Un amour-passion, intense et brûlant, croissant de jour en jour, un désir toujours renouvelé, qui se retire un temps et revient plus puissant comme vague à marée montante, une sexualité épanouie, débridée et sans tabous, porteuse assidue de plaisirs et de jouissances inouïes… Associés, il rendraient tout le reste inessentiel, feraient de la vie un long fleuve joyeux. Mais le sont-ils vraiment? Il est rare que l’amour soit sans désir, mais il peut être sans sexualité, il est philia, il est agapé, il est caritas et ne s’engage pas forcément sur le chemin que lui ouvre eros. Le désir – dont on sait que l’origine signifie «cesser de contempler les astres», c’est-à-dire prendre acte de l’absence – meut l’amour et pousse au sexe, mais tout aussi bien au voyage, au travail, au sport, à la lecture, à la bonne chère et au bon vin, au travail même, comme à l’envie de ne rien faire. Quant à la sexualité, elle peut être sans amour, et même, mécanique, routinière, automatique, sans désir. Mais il est difficile de le reconnaître: tu ne m’aimes plus, dit-on – pour dire «tu n’as plus envie de moi», ou l’inverse, comme si aimer, désirer et jouir étaient synonymes. Le désir a tellement d’objets – tous manqués, sinon le désir cesserait de désirer – qu’il en devient tyrannique. L’amour tellement de formes qu’on n’en reconnaît plus aucune, sinon celle qui de toutes est l’invisible sous-bassement, et qui assurément les vicie: l’amour de soi, la philautie, ou pire encore, l’amour non de l’autre mais de l’amour lui-même. La sexualité est tellement ancrée dans les viscères du corps et les zones impénétrables de l’imaginaire et du fantasme qu’elle en devient «intransmissible», pas même capable d’établir un «rapport  sexuel», lequel, comme disait Lacan, n’existe pas, puisque les êtres humains demeurent, sur la plan de la jouissance sexuelle, «en exil», sans produire de partage, sans jamais faire Un avec l’Autre, le corps ne pouvant «se jouir» que comme Un sans l’Autre, auto-érotiquement. Aussi vouloir marier amour, désir et sexualité relève-t-il du rêve, de la tentative de construire des châteaux en Espagne avec des briques défectueuses et du ciment friable. Vision catastrophiste, qui est peu ou prou celle de chacun(e), mais qui n’empêche personne de tenter l’aventure, de vouloir aimer (bien que l’amour échappe à la volonté et arrive sans que nul ne l’ait décidé), de continuer à désirer  (bien qu’aucun désir ne soit jamais satisfait, sinon il mourrait) et de chercher à jouir (bien que la jouissance sexuelle soit le sceau de l’impossibilité d’être «avec» autrui).Mais on a beau dire que l’amour torture, que le désir enchaîne, que le sexe divise, rien n’y fait: chaque femme, chaque homme sait que les maux qu’il procurent font les chants les plus beaux, que sans amour, sans désir, sans plaisir l’existence serait un sombre tunnel d’où nul ne se sentirait capable de sortir – sauf ceux et celles qui aiment justement, capables de déplacer les montagnes, de creuser la terre à mains nues ou de voler comme les oiseaux.Robert Maggiori© Les Rencontres Philosophiques de Monaco
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
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C'était mieux avant ?

C'était mieux avant ?

17
Oct.
20 24
Présenté par Robert MaggioriAvec Cynthia Fleury, philosophe et psychanalysteDavid Djaïz, haut fonctionnaire et essayisteN’a-t-on pas dit, longtemps, que du passé il fallait faire table rase, afin que les lendemains chantent et que l’avenir soit radieux ? Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et aujourd’hui il semble bien qu’on ait changé de cap et fait un demi-tour complet : on ne veut plus regarder vers le futur, inconnu, trop chargé de menaces encore indéchiffrables, et on se retourne avec délectation vers le passé, connu, irréversible, mais interprétable à loisir, tel un mythe. Déjà rognée par de multiples et plus ou moins vraisemblables dystopies, l’utopie cède la place à ce que le sociologue Zygmunt Bauman a nommé, dans un ouvrage écrit quelques mois avant sa disparition en 2017, une « rétrotopie », faite de la volonté rétrograde de revenir à un passé tantôt réinventé, tantôt idéalisé ou sacralisé, qui fait dire à ceux et celles qui la portent : « C’était mieux avant ! »Comment expliquer cette navigation à rebours, dans les mentalités, les postures sociales ou les discours politiques ? Cela n’existe pas, une société ou une civilisation qui affirme : voilà, la perfection est atteinte, en tous les domaines, il s’agit désormais d’aller vers le moins bien, le pire. Comme l’écrit Thomas d’Aquin (Somme théologique, I-II, Q97, a1), il semble naturel, pour la raison humaine, d’« aller par degrés de l’imparfait au parfait », ou du moins de s’en approcher « progressivement ». Ce qui est pensé et fait, partout et à toute époque, l’est toujours en vue d’une amélioration, d’un pas en avant, d’un progrès – même si les résultats, ensuite, non calculés, non prévus, se révèlent catastrophiques. Nul n’aurait l’idée de construire exprès des ponts moins solides, des télescopes moins précis ou des avions moins sûrs que ceux qui existent. C’est pourquoi l’avenir demeure un habitat naturel d’espoirs et de légitimes expectatives – sinon une sphère de liberté, où tout peut encore advenir. On peut comprendre évidemment que l’élan vers le futur, telle la perche du sauteur en hauteur, s’appuie sur le sol de la tradition, de ce que le passé a charrié comme expériences, leçons, mises en garde. Mais comment comprendre que la foi dans le progrès – au nom de laquelle on a parfois justifié le pire – se dissipe et puisse laisser se répandre une « épidémie globale de nostalgie » (Bauman), voire un passéisme qui se rend lui-même aveugle aux réalités présentes ? C’était vraiment mieux avant ? Mais avant… Quand ? Avant 1989 ? Avant les Trente glorieuses ? La Première guerre ? L’âge des Lumières ? La Renaissance ? Le Moyen Âge ? l’Empire romain ? Quand il y avait l’esclavage, quand les enfants mouraient en nombre à la naissance, quand les femmes n’avaient aucun droit, quand on ne savait pas soigner les épidémies, quand on s’éclairait à la bougie ? Nul ne nie que de sombres nuages obscurcissent l’avenir, que le changement climatique menace la vie même sur Terre, que la révolution numérique et les réseaux sociaux ont provoqué des modifications radicales dans les façons de connaître, de faire, d’être et d’être-ensemble, provoqué de profondes déchirures du tissu social et renforcé la croyance que dans les États-nations la politique est impuissante. Est-ce parce que la route devant nous est de brouillard que l’on préfère, non sans risques, regarder dans le rétroviseur ? C’était mieux avant ? Peut-être. Du moins si on enferme la question dans une simple psychologie personnelle : bien sûr, c’était mieux avant, car « avant » est le temps de la jeunesse, le temps, pour chacun, de ses vingt ans.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHIE
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Les Femmes // Les Matinales philo

Les Femmes // Les Matinales philo

30
Juil.
20 24
Les Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco. Animées chaque matin par Sandrine Nègre, les Matinales donnent lieu à des rencontres, des conversations et des échanges autour des questions du public et avec les personnalités invitées pour chaque Journée de la Semaine PhiloMonaco.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
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L'Éducation // Les Matinales Philo

L'Éducation // Les Matinales Philo

26
Juil.
20 24
Les Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco. Animées chaque matin par Sandrine Nègre, les Matinales donnent lieu à des rencontres, des conversations et des échanges autour des questions du public et avec les personnalités invitées pour chaque Journée de la Semaine PhiloMonaco.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
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ACTIONS POUR LA JEUNESSE
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