Fake news, vérités et complots

Fake news, vérités et complots

13
Juin
20 25
PHILOSOPHIE TOUT PUBLIC
REPLAY

Présentation

Présenté par Géraldine Muhlmann, philosophe et journaliste

Avec David Djaïz, haut fonctionnaire et essayiste

Asma Mhalla, enseignante, spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la Tech

Rudy Reischtag, politologue, écrivain et journaliste

Patrick Savidan, philosophe

Tout changement du canal d’information provoque des bouleversements, moins sur l’information elle-même que sur la société, la civilisation même, et bien sûr les façons d’agit et de penser. Inutile de remonter au pigeon voyageur ou à l’invention de l’imprimerie: le télégraphe sans fil, on ne s’en souvient guère, a provoqué un véritable hourvari social et politique, les uns y voyant un miracle divin, d’autres l’œuvre du démon. Les pionniers d’internet et du Web espéraient qu’un canal numérique ouvert à l’information et à la communication pût ouvrir à tous et toutes la possibilité d’une expression propre, libre et aisée, dont chacun(e) aurait le loisir de faire usage et participer ainsi, sur le modèle d’un Wikipedia idéal, à l’édification d’un royaume des savoirs et de la connaissance, transparent, fiable. Ce n’est pas ce qui est arrivé. La révolution numérique, Internet, le Web, le réseau superposé du Darknet, les smartphones, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, causent non des bouleversements mais un véritable chaos, où coexistent le meilleur et le pire, et créent un « autre » monde que les outils dont on disposait dans ce monde-ci ne permettant pas de comprendre entièrement. La victime principale en est aujourd’hui la vérité elle-même, considérée, à l’instar d’une peinture métallisée pour une voiture, comme une simple option, facultative. L’anonymat aidant, sont apparues des millions de sphères autonomes et incontrôlées dans lesquelles pseudo-théories, croyances, simples avis, fadaises, incompétences, complotismes font office d’« information », et forment en fait des marécages brumeux où nul ne sait plus ni où il est ni ce qu’il en est des choses. Comment se tirer des sables mouvants, quand la conversation sociale devient si nerveuse, quand la science elle-même est soupçonnée et décriée ?

CONTENU SIMILAIRE

REPLAY
La vérité sur le divan

La vérité sur le divan

13
Juin
20 25
Présenté par Judith Revel, philosopheAvec Isabelle Alfandary, auteure et professeureStéphane Habib, psychanalyste et philosopheLaurie Laufer, psychanalyste et professeure de psychanalyseIl s’en passe des choses, sur un divan. Mais pas celles qu’on croit. Les jeux n’y sont que de mots, une parole en sort, tantôt jaillissante et irréfrénable, tantôt hésitante, tremblotante, entrecoupée de silences et de sanglots, une écoute en naît, rarement distraite, flottante et attentive. Qu’est-ce qui se noue, ou se dénoue, dans cette étrange conversation ? Le divan entend et voit tout: les mots, les silences, les notes, les tics, les mouvements du corps de l’analyste, les mots, les silences, les mouvements du corps couché de l’analysant, ses histoires, ses récits, ses rêves, ses lapsus, ses associations libres, l’expression de ses émotions, de ses désirs, de ses hantises, de ses gouts et dégouts, de ses peurs, ses résistances, ses espoirs, ses projets… Perçoit-il aussi, le divan, l’émergence au fil des séances d’une « vérité » ? Devient-il le lieu où thérapeute et analysé(e) se modifient l’un l’autre et accèdent chacun(e) à une plus nette conscience de ce qu’ils sont ? Est-il l’«assise» sur laquelle le «patient» se redresse et se reconstruit, se fait sujet, en consentant aux « vérités » que son inconscient lui révèle, en acceptant d’être ce qu’il est devenu et de devenir ce qu’à présent, par lui-même, il sait pouvoir devenir ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHIE
Tout public
FR
REPLAY
La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

12
Juin
20 25
FemmesPrésenté par Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteAvec Florence Askenazy, psychiatre et professeure de psychiatrieSoinPrésenté par Robert Maggiori, philosopheAvec Flora Bastiani, philosopheDr. Jean-François Ciais, Chef de Service de Soins de Support et Soins Palliatifs du CHPGQuand la vérité « éclate », elle le fait non comme fusil qui vise une cible, mais comme un engin de terreur, qui, aveugle, explose tous azimuts, frappant tout le monde de ses éclats - une famille, une foule, une communauté, une société. C’est pourquoi, difficile à dire quand son détenteur en sait l’importance et évalue bien les conséquence de son dévoilement, la vérité est encore plus difficile à entendre, lorsqu’elle balaie tout ce à quoi on croyait et tout ce avec quoi on avait construit son existence. En ce sens, la difficulté de dire la vérité décroît si sa révélation s’accompagne de la conscience que la personne (ou le groupe, la communauté…) qui la reçoit est « armé » pour la recevoir, c’est à dire est capable d’intégrer les éléments révélés dans la construction de sa propre vie (ses valeurs, ses perspectives, ses espoirs…) ou celle du groupe concerné. La difficulté apparaît plus grande au contraire quand la vérité - ou la réalité d’un fait, une trahison, une maltraitance, une humiliation… - « ne peut pas » être entendue parce que cette capacité fait défaut: c’est le cas de l’enfant par exemple, qui pourrait ne pas avoir la force intellectuelle ou la résistance émotionnelle pour «entendre» et assimiler l’annonce du divorce imminent de ses parents ou de la disparition d’un camarade de classe; le cas d’une femme qui subit des violences qu’elle n’arrive ni à avouer ni à dénoncer parce que l’emprise subie maintient encore une part d’attachement, ou parce qu’elle ne parvient pas à faire que la honte champ de camp ; le cas d’un individu à peine inquiet de quelques troubles de son comportement qui découvre le diagnostic d’une sérieuse maladie mentale; le cas d’une personne dont la vie est précaire et le psychisme vulnérable, à qui un médecin doit révéler une maladie cancéreuse, ou encore le cas d’un patient en soins palliatifs, qui se trouve dans l’impossibilité d’inscrire ce qu’on peut lui dire dans une temporalité, le futur des projets. La vérité serait-elle comme le soleil, qu’on ne peut « regarder en face » ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHIE
Tout public
FR
REPLAY
Les secrets de famille

Les secrets de famille

11
Juin
20 25
Présenté par Claire Marin, philosopheAvec Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteVanessa Springora, écrivaine et éditriceDe quoi sont pleines les vieilles armoires en noyer héritées des grands-parents, qui eux mêmes l’avaient eue de leurs parents ? De squelettes, de fantômes, d’ombres - et de secrets de famille, enveloppés dans des draps poussiéreux avec les souvenirs tus de mensonges, de trahisons, d’infidélités, d’abandons, de maladies cachées, de violences, de saloperies, d’exactions inavouées et inavouables… Les secrets de famille ne sont jamais mangés par les mites ni réduits en cendres: ils sont comme des braises qui ne se consument guère et qui ne se muent en lave brûlante qu’à l’air libre de la révélation et du scandale, et acquièrent alors la puissance d’une terre de feu coulant vers la famille et sur la famille comme un fleuve irrésistible. Etouffés, murés, les secrets de famille sont comme les non-dits de la transmission transgénérationnelle, tels qu’ils altèrent, hantent ou biaisent - comme le feraient une absence, un manque inconscient, une perte insoupçonnée - le rapport à soi-même et aux autres, la construction de soi, la fabrique de l’autonomie et de l’identité. Ceux et celles qui les gardent avec zèle, gagnent le pouvoir et en tiennent les rênes, contrôlant ainsi - ou croyant protéger - les places assignées des individus et l’ordre de la famille. Ceux et celles qui forcément les ignorent, et ignorent donc ce que l’inconscient familial a refoulé, vivent de guingois, obérés par quelque doute indéfini, des soupçons, un savoir insu, des souvenirs trop lointains, le sentiment diffus que quelque chose leur a été sciemment caché, et accèdent peut-être plus malaisément à la pleine connaissance de leur histoire, de leurs origines, de leur subjectivité - un peu comme cet individu qui ne marche plus normalement dans la rue parce qu’il a l’impression d’être suivi par quelqu’un, une ombre, un fantôme. Mais quand advient le scandale, quand le secret est percé ou révélé, quand l’armoire est renversée, tout change, souvent dans la douleur, tout le paysage social, toute la constellation des rapports, avec soi, avec la famille, avec les autres, avec le monde entier… Avant qu’en tête ne viennent d’autres doutes: mais a-t-on vraiment tout dit, tout révélé ?
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHIE
Tout public
FR