Au diable la vérité !
CONFÉRENCE & RENCONTRE

Au diable la vérité !

14
Juin
20 25
Lieu :
Café de paris, 98000, Monaco
PHILOSOPHIE TOUT PUBLIC
PMR
Au diable la vérité !

Présentation

Présenté par Etienne Bimbenet, philosophe

Avec David Lapoujade, philosophe

Camille Riquier, philosophe 

Peut-on ne plus se soucier de la vérité, la considérer inutile ou hors d’usage, et, désormais vêtue de vieux oripeaux, la jeter à la poubelle? De prime abord, cela serait folie: on se condamnerait à vivre dans un monde nocturne où tous les chats sont gris, où tout vaut tout, un monde d’illusions et d’erreurs, de soupçons, de mensonges et de tromperies, d’attrape-nigaud, de faux-semblants et mystifications… Toute parole serait mitée de doutes: le discours politique serait de publicitaire, le discours scientifique de bonimenteur, le discours moral de beni-oui-oui, et, toute confiance perdue, on ne croirait même plus que les panneaux routiers indiquent de bonnes directions, on voulait voir Honfleur, on verrait Vierzon. Aussi devrait-on penser qu’envoyer au diable la vérité n’a pas un sens aussi expéditif et radical: l’emprise de la vérité serait trop fort, et on voudrait s’en dégager quelque peu, retrouver la liberté de quelques mouvements, peut-être vers le vraisemblable, le probable, l’incertain, voire l’erreur - laquelle, on le sait, a quand même bien des vertus, dont celle de faire, par sa correction, progresser la connaissance. Si la vérité a le visage hideux du dogmatisme, il ne serait pas inutile en effet de la dérider ou d’en dégonfler l’arrogance, en lui indiquant poliment qu’il n’est jamais de vérité absolue, qu’elle peut dépendre des points de vue, des contextes historiques, des cultures, des idéologies, des rapports de pouvoir, de l’efficacité, de la construction du langage, et même de la subjectivité des individus… Il n’est pas sûr que, enfermée dans sa dureté d’acier et sa certitude, elle s’en trouve ébranlée et s’ouvre à la critique, comme il n’est pas sûr que cette critique, si elle n’est pas assez prudente et nuancée, puisse éviter de se trouver elle-même dans l’absurdité de jeter le bébé avec l’eau du bain ou s’exercer sur le terrain brumeux du «tout est pareil».

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Informations Pratiques

Heure d'ouverture : 09h30
Date : samedi 14 juin 2025

Autour de l'événement

CONFÉRENCE & RENCONTRE
The Green Shift Festival

The Green Shift Festival

04
Juin
20 25
06
Juin
20 25
Le Green Shift Festival revient pour sa troisième édition du 4 au 6 juin 2025. Happy Hours engagés, tables rondes, performances, musique live... rejoignez nous pour trois soirées inspirantes et positives autour de l'art et de l'environnement. 
Proposé par : Fondation Prince Albert II de Monaco
Lieu : Promenade Larvotto, Place Anne-Marie Campora
MUSIQUE
PHILOSOPHIE
DANSE
EXPOSITIONS
PHOTOGRAPHIE
Tout public
PMR
CONFÉRENCE & RENCONTRE
La Vérité en art

La Vérité en art

10
Juin
20 25
Présenté par Raphael Zagury-Orly, philosopheAvec Paul Audi, philosopheDidier Ottinger, conservateur, spécialiste de la peinture moderne et contemporaineLa rencontre débutera par la projection de l’œuvre Grosse fatigue, vidéo couleur et sonore de 13 mn, réalisée par Camille Henrot en 2013 et acquise la même année par le Nouveau Musée National de Monaco.Si la vérité a à voir tantôt avec la connaissance, en ce qu’elle est, dans son sens basilaire, concordance entre une pensée, un jugement ou une théorie et le réel (ou un segment de réel, car celui-ci est infini) et s’oppose donc à la fausseté, tantôt avec la morale, en tant que dire-vrai qui s’oppose au mensonge, alors son rapport avec l’art se révèle, dans les deux cas, énigmatique. En quoi l’art saisirait-il une partie du réel, même momentanément – comme le fait la science – et en quoi pourrait-il (ne pas) mentir ? En réalité, les choses ne sont pas aussi simples, car l’art, qu’il soit plastique, visuel, graphique ou sonore, laisse bien voir ou entendre quelque chose du monde, sinon ce qui, dans le monde, ne s’entend pas ou ne se voit pas. On objecte en général qu’il y aurait là quelque illusion, puisque le « sens » que l’on attribue à l’art relèverait de la subjectivité et de l’interprétation que chacun donne ou fait sienne d’une œuvre, ce qui, au mieux, autoriserait à dire que l’art produit et fait coexister une multiplicité de vérités. Mais cette option est elle aussi fragile, car, à l’admettre, on ne comprendrait pas comment une œuvre d’art pourrait continuer à produire du sens, interroger, inquiéter, réjouir, plaire, alors même qu’elle perdure à travers les siècles et qu’à travers les siècles les régimes de subjectivité, de sensibilité et d’intellection ont mille fois changé. Aussi la vérité de l’art ne peut pas être celle de l’« individu » qui la produit ou la reçoit, mais une vérité du monde et de l’humanité qui « contient » même ce que l’humanité, avec ses outils de connaissance, de sensation et de « sentiment », ne peut pas dire du monde ni d’elle-même.En collaboration avec le Centre Pompidou et le Nouveau Musée National de Monaco
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Théâtre Princesse Grace
PHILOSOPHIE
Tout public
PMR
CONFÉRENCE & RENCONTRE
Matinale au marché : L’éducation à la vérité

Matinale au marché : L’éducation à la vérité

11
Juin
20 25
Présenté par Marc Crépon, philosopheet Théo Schumer, journalisteAvec les intervenants de la journéeet Jean-Philippe Vinci, directeur de l’Education nationale, de la Jeunesse et des SportsEn collaboration avec Monaco Info et la Mairie de MonacoLes Matinales de la Semaine PhiloMonaco sont organisées par Les Rencontres Philosophiques de Monaco, en association avec Monaco Info et la Mairie de Monaco.Présentées chaque matin par Marc Crépon, philosophe, et Téo Schumer, journaliste, les Matinales donnent lieu à des réflexions, débats et échanges également autour des questions que posent les membres du public aux personnalités invitées à la Semaine PhiloMonaco.C’est un étrange rêve que celui de vouloir «éduquer à la vérité». Et même un mauvais songe, si doux aux dogmatiques pourtant, si cela consistait, pour les éducateurs, parents, maîtres ou professeurs, à imposer et imprimer les vérités qui sont les leurs dans les esprits de celles et ceux dont la tâche, pour l’heure, est d’apprendre. Il n’est rien de pire, comme dit un proverbe, que de donner directement aux enfants et aux élèves des poissons plutôt que de leur enseigner la manière de les pécher. De fait, nul ne deviendrait jamais alpiniste s’il consentait à ce qu’un hélicoptère le déposât directement au sommet de la montagne. Aussi éduquer à la vérité semble être une sorte de pléonasme, car ce ne serait guère éduquer que d’enseigner la fausseté et le mensonge. Eduquer suffit, si par ce geste on transmet des connaissances, ou tout du moins, les moyens de séparer la connaissance de ce qui n’est qu’opinion, préjugé, idée «toute faite» – ce qui se nomme connaissance critique.
Proposé par : Rencontres Philosophiques de Monaco
Lieu : Place d’Armes à Monaco
PHILOSOPHIE
Tout public
PMR