La "Métamorphose" de Folon, une restauration d'envergure

Jean-Michel Folon s’installe en 1985 à Monaco, avant que l’État monégasque ne lui commande en 1989 une œuvre pour l’Auditorium Rainier III, afin d’habiller le Troparium, véritable espace de rencontres et d’échanges.  

Folon présente une tapisserie monumentale de 73 mètres carrés réalisée par le lissier (personne qui monte les lices d’un métier à tisser) Robert Four, dans les ateliers d’Aubusson en France. 

La tapisserie, marquée par une gamme de coloris pastel, toujours dans l’esprit des œuvres de Folon, représente la métamorphose d’un homme en poisson lorsqu’il plonge dans la mer, avant de redevenir homme au sortir de l’eau, avec un soleil couchant à l’horizon. Nous pouvons imaginer qu'il s'agit d’une allégorie de l’évolution et du temps, retranscrite de manière poétique. 

Bien que la tapisserie ne présente pas de dégradations structurelles, elle nécessite cependant d’être traitée. Elle présente une décoloration, un encrassement et un empoussièrement très importants, qui sont l’œuvre du temps et du soleil.

En raison de son caractère monumental, une étude préalable a été réalisée en 2024, afin de coordonner les différents intervenants, avec l'assistance de la société La Réserve - GDC, spécialisée en fine-arts. 

Sa restauration se décompose en 3 temps : 

- La première phase, qui s’est déroulée du 23 au 25 juin, consistait à déposer la tapisserie,  à la dépoussiérer puis à l’emballer et la stocker avant sa restauration fondamentale. Lors de ce nettoyage, les restauratrices ont, au préalable, décousu les ourlets, retiré les anciens velcros qui permettait d’accrocher l’œuvre au mur, mais également des résidus de films adhésifs double-face, qui maintenaient les bordures pliées. Elles ont ensuite dépoussiéré les deux faces de l’œuvre monumentale au moyen d’aspirateurs. 

- La tapisserie sera ensuite transportée en Belgique en 2026, à la Manufacture Royale De Wit, qui est spécialisée depuis 1889 dans la conservation et restauration de tapisseries. De nombreux grands musées et collectionneurs privés lui confient leurs pièces les plus prestigieuses. Bien qu’il ne soit possible de lui redonner ses couleurs d’origine, un nettoyage et un doublage y seront effectués, afin de limiter son empoussièrement, et de la renforcer. 

- Enfin, elle sera raccrochée à l’Auditorium en 2027 et retrouvera le Troparium. Dans le cadre de la rénovation globale de l’Auditorium Rainier III, il est également prévu que de nouvelles fenêtres anti-UV soient posées, afin de supprimer les effets néfastes de la lumière naturelle sur l’œuvre. 

Le coût de ce programme, estimé à près de 200 000 €, est pris en charge par l’Institut du patrimoine.

Photo :  © Direction de la Communication - Stéphane Dana