Création et vérité / La vérité et ses doubles
LECTURE & DISCUSSION

Création et vérité / La vérité et ses doubles

14
June
20 25
Location :
Hôtel Hermitage, 98000, MONACO
PHILOSOPHY ALL AUDIENCES
PMR
Création et vérité / La vérité et ses doubles

Introduction

Création et vérité / La vérité et ses doubles 

Présentées par Fanny Arama, docteure en littérature française

Fiction et confession

Avec Paul Audi, philosophe

Maria Pourchet, auteure

La fiction est le produit de l’imagination humaine et de ce fait, se trouve souvent dévalorisée dans l’histoire de la philosophie parce qu’appartenant à une réalité parallèle, corrompue par la fantaisie et les fantasmes de l’écrivain. Platon désapprouve les poètes parce qu’ils représentent à ses yeux le mensonge, c’est-à-dire l’altération de la vérité brute, et parce qu’ils préfèrent la vérité de leurs points vue à la recherche de la vérité « tout court ». La confession, de son côté, est à l'origine un « aveu » : elle s’inscrit dans une démarche religieuse et morale d’absolution. Se confesser, c’est croire que tout n’est pas perdu, c’est octroyer à la parole le pouvoir d’agir et de transformer le passé, d’en faire autre chose à travers le geste de la confidence, orale ou écrite, au présent. Alors que la fiction est fondée sur un pacte d’invention, la confession est fondée sur celui de sincérité. Quand fiction et confession se rejoignent, elles viennent rebattre les cartes non seulement de la vérité et de ses présupposés, mais de la capacité de l’écrivain à atteindre une quelconque sincérité.

Quelles histoires se raconte-t-on à soi-même quand on se confesse à autrui et qu’on rend cet aveu public ? Est-il possible qu’une confession ne se réduise pas à une posture illusoire ? Comment faire face aux trous de mémoire et à ses répercussions dans l’ordre de la vérité de l’aveu ? L’autofiction est-elle le ressort de toute fiction et de toute confession ? Autrement dit, comment l’écrivain joue-t-il avec la vérité pour créer un lien avec son lecteur ?

Conversation et contestation

Avec Richard Malka, avocat, essayiste, scénariste de bandes dessinées et romancier

Chantal Thomas, de l’Académie française

La conversation est fille de la liberté : sans liberté d’expression, la conversation n’aurait aucun intérêt et ne serait porteuse d’aucune valeur. Aussi, pour contester – une opinion, une vérité, un pouvoir, un ordre du monde – il faut commencer par converser. Or, la conversation est un art : d’abord, celui d’écouter. Elle est ensuite l’art de bien dire, d’employer les mots justes, de les définir au préalable pour instituer des prémisses communes. Conversation et contestation sont non seulement conditionnées par la liberté – de dire, d’interroger, d’ébranler, de choquer, de déplaire – mais visent également à sa perpétuation. 

L’imaginaire collectif perçoit l’apogée de l’esprit de conversation en France au siècle des Lumières, qui est celui de la promotion de l’accessibilité du savoir et de l’échange contradictoire. Les régimes politiques qui se succèdent en Occident depuis le XVIIIe siècle – et les lois qu’ils mettent en œuvre – donnent de plus en plus la parole à tout un chacun. Dans cette perspective, c’est surtout la tribune médiatique qui, de manière progressive bien qu’heurtée, étend l’esprit de conversation et de contestation au citoyen lambda.

Aujourd’hui, les réseaux sociaux complexifient la donne et mettent au défi les notions de conversation et de contestation : de nombreux utilisateurs s’expriment d’abord à travers l’invective, signe de la décrédibilisation de la parole de l’autre, au nom de la liberté de contester. Si les conditions de la conversation ne sont plus réunies – l’écoute, le respect, l’échange contradictoire –, la contestation, c’est-à-dire la possibilité d’exprimer son désaccord, a-t-elle encore un avenir ?

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Informations

Opening hours : 15h00
Date : Saturday 14 June 2025
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The morning sessions held during PhiloMonaco Week are organised by The Monaco Philosophical Encounters, in collaboration with Monaco Info and Monaco City Hall.Presented each morning by Marc Crépon, philosopher and Théo Schumer, journalist, these morning sessions provide an opportunity for reflection, debate and discussion, based on questions posed by members of the public to the guest speakers of PhiloMonaco Week.Lying always constitutes abuse because there is no lie if there is no imbalance between the person being lied to, who is necessarily unaware of the truth, and the person lying, who can only do so by knowing the truth (which they hide). In this sense, the relationship is unequal and morally unacceptable since the liar "manipulates" the recipient of the lie, thus objectifying them. If a universal law forbids treating anyone as a means to an end, then lying can never be justified; as we know, this is Immanuel Kant's position. But could it not be that the liar treats the other for a time as a means, thus depriving them of their dignity, to avoid further harm and future damage, ensure their health and safety and provide them with greater strength? In other words, could the act of lying, despite appearances, amount to "looking after" someone, providing a form of protection, kindness, or even love? What does it mean to "lie for the good of others"?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
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Presented by Pierre Guenancia, philosopher."The first and most certain of all principles is this: that one exists, i.e. that I am a thinking being; and that I think, i.e. that I doubt, that I will, that I am prey to passions, that I wonder, that I make judgments, that I perceive ideas. But it is not possible for a thinking being to be mistaken in what they think. And it is precisely the certainty they have of their own existence and thoughts that gives them the guarantee of truth. It is obvious that something clear and distinct in the mind is necessarily true, and that there can be no false certainty where there is such obvious perception."René Descartes, Meditations on First Philosophy (1641).  
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
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The truth emerges on the couch

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Presented by Judith Revel, philosopherWith Isabelle Alfandary, author and professor Stéphane Habib, psychoanalyst and philosopherLaurie Laufer, psychoanalyst and professor of psychoanalysisA lot happens on the couch. But not what you might think. It begins with words, sometimes gushing and irrepressible, or hesitant and trembling, punctuated with silences and sobs, as a listening ear awaits, rarely distracted, suspended and attentive. What is happening and unravelling during this unusual conversation? The couch sees and hears everything: words, silences, notes, tics, the therapist's movements and those of the patient as they lay upon the couch, their stories, dreams, slips of the tongue, free associations, the expression of their emotions, desires, obsessions, likes and dislikes, fears, resistances, hopes and plans. Does the couch also perceive the emergence of the "truth" throughout the sessions? Does it become the place where therapist and patient change each other and each gain a clear awareness of who they are? Is it the "foundation" on which the "patient" picks themselves up and rebuilds themselves, becomes a subject by consenting to the "truths" that their subconscious reveals, by accepting who they have become and becoming what they now know they can become on their own?  
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
Location : Théâtre Princesse Grace
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