Rencontres Philosophiques de Monaco

Rencontres Philosophiques de Monaco

Introduction

Nul n’est étranger à la philosophie. Simplement parce que les problèmes dont elle traite sont ceux qui traversent toute vie humaine : l’amour, la justice, la vérité, le temps, le désir, le pouvoir, la technique, la liberté, le rôle de la société, la fonction de l’art…

Les Rencontres Philosophiques de Monaco ont l’ambition de créer un « lieu » inédit, dans lequel la philosophie trouve sa maison, donnant hospitalité aux penseurs français et étrangers qui aujourd’hui la nourrissent de leurs recherches, et accueillant le public le plus large, à qui la philosophie apporte les outils de réflexion nécessaires pour comprendre le monde, la société, les autres et soi-même.

En organisant une série de conférences et d’ateliers mensuels, en conviant les personnalités les plus éminentes de la philosophie telle qu’elle s’élabore aujourd’hui en France et en Europe, en impliquant les écoliers, les élèves de lycées pour leur donner à entendre des voix qui viennent amplifier celles, essentielles, de leurs professeurs, en choisissant des thèmes de réflexion auxquels nul ne peut se dire étranger, en offrant au plus large public des analyses inédites, originales et claires, Les Rencontres Philosophiques de Monaco visent à devenir l’une des plus importante occasion d’élaboration, de communication et de partage de la philosophie telle qu’elle s’élabore aujourd’hui.

 

Présentation des Rencontres par Robert Maggiori

 

Les thèmes des Ateliers Philosophiques, et les personnalités invitées à y participer, sont choisis par Les Rencontres Philosophiques de Monaco.

Le programme complet et les podcasts des rencontres sont disponibles sur philomonaco.com, ainsi que l’inscription à la lettre d’informations et d’actualités et les recommandations de lectures.

Nous vous invitons à nous suivre sur @philomonaco.

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Informations

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2bis, rue Emile Loth 98000 Monaco

+377 99 99 44 55

Opening hours

Events

LECTURE & DISCUSSION
Au diable la vérité !

Au diable la vérité !

14
Jun
20 25
Présenté par Etienne Bimbenet, philosopheAvec David Lapoujade, philosopheCamille Riquier, philosophe Peut-on ne plus se soucier de la vérité, la considérer inutile ou hors d’usage, et, désormais vêtue de vieux oripeaux, la jeter à la poubelle? De prime abord, cela serait folie: on se condamnerait à vivre dans un monde nocturne où tous les chats sont gris, où tout vaut tout, un monde d’illusions et d’erreurs, de soupçons, de mensonges et de tromperies, d’attrape-nigaud, de faux-semblants et mystifications… Toute parole serait mitée de doutes: le discours politique serait de publicitaire, le discours scientifique de bonimenteur, le discours moral de beni-oui-oui, et, toute confiance perdue, on ne croirait même plus que les panneaux routiers indiquent de bonnes directions, on voulait voir Honfleur, on verrait Vierzon. Aussi devrait-on penser qu’envoyer au diable la vérité n’a pas un sens aussi expéditif et radical: l’emprise de la vérité serait trop fort, et on voudrait s’en dégager quelque peu, retrouver la liberté de quelques mouvements, peut-être vers le vraisemblable, le probable, l’incertain, voire l’erreur - laquelle, on le sait, a quand même bien des vertus, dont celle de faire, par sa correction, progresser la connaissance. Si la vérité a le visage hideux du dogmatisme, il ne serait pas inutile en effet de la dérider ou d’en dégonfler l’arrogance, en lui indiquant poliment qu’il n’est jamais de vérité absolue, qu’elle peut dépendre des points de vue, des contextes historiques, des cultures, des idéologies, des rapports de pouvoir, de l’efficacité, de la construction du langage, et même de la subjectivité des individus… Il n’est pas sûr que, enfermée dans sa dureté d’acier et sa certitude, elle s’en trouve ébranlée et s’ouvre à la critique, comme il n’est pas sûr que cette critique, si elle n’est pas assez prudente et nuancée, puisse éviter de se trouver elle-même dans l’absurdité de jeter le bébé avec l’eau du bain ou s’exercer sur le terrain brumeux du «tout est pareil».
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
Location : Café de paris, 98000, Monaco
PHILOSOPHY
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LECTURE & DISCUSSION
À l’improviste – Improvisation et création

À l’improviste – Improvisation et création

14
Jun
20 25
Présenté par Raphael Zagury-Orly, philosopheEn conversation avec Karol Beffa, pianiste, compositeur et docteur en musicologieComment y aurait-il esthétique de ce qui, par définition même, échappe à toute règle, et dont il n’existe ni poétiques, ni techniques, ni solfèges? On apprend à préparer, non à inventer; à continuer, non à commencer; à prévoir, non à créer; il n’y a pas plus de règles pour improviser que pour inventer ou pour vouloir (…) Un mécanisme s’analyse, mais l’opération inventive ne peut que se révéler. Puisque la fabrication a ses secrets techniques, pourquoi la création n’aurait-elle pas son mystère, son mystère poétique? (…) L’improvisation serait-elle synonyme de frivolité et d’impatience sans labeur? En fait les manuels d’improvisation eux-mêmes (qu’il s’agisse de l’orateur à la tribune ou de l’organiste à l’église) veulent munir l’homme démuni; prévenir la conjoncture qui fond à l’improviste sur un être pris au dépourvu; desserrer le nez à nez avec le destin, en rendant à la conscience l’aération du moratoire et de la liberté (…) Or l’improvisation n’est pas seulement l’opération hâtive qui monte à la diable une manœuvre in extremis avec les seuls moyens du bord: elle désigne encore le mystère même de la parturition mentale. Dans la solitude créatrice de l’invention, les constructeurs les plus méthodiques ont nécessairement commencé par improviser. Comme le courage est la vertu des avant-postes, la vertu de la volonté en première ligne et au contact immédiat du danger, ainsi l’improvisation est la première démarche de l’invention créatrice à partir du rien de la feuille blanche. C’est le commencement du commencement. Vladimir Jankélévitch, Liszt - Rhapsodie et improvisation (réed. Flammarion, 1998)
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
Location : Hôtel Hermitage, 98000, MONACO
PHILOSOPHY
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LECTURE & DISCUSSION
Vérité religieuse, vérité philosophique

Vérité religieuse, vérité philosophique

14
Jun
20 25
Présenté par Camille Riquier, philosopheAvec Vincent Delecroix, philosopheFrère Olivier-Thomas Venard, théologien Polysémique ou kaléidoscopique, la vérité peut être à loisir entendue comme opérativité ou utilité, possibilité de trouver des solutions efficaces aux problèmes, comme accord ou consensus inter-subjectif, comme conformité à une règle, comme cohérence, manifestation, évidence, «éclat», comme correspondance, souvent momentanée, entre pensée et réalité, ou encore comme dévoilement ou révélation - ce qui suppose qu’elle est à l’origine masquée ou cachée, d’abord tenue secrète puis «donnée». La philosophie et la religion ont toutes deux comme principal objet la vérité, et sans doute peuvent-elles donner priorité à l’un ou l’autre de ses sens. Si l’on cherchait le plus grand dénominateur commun, peut-être le trouverait-on cependant dans l’orbite du dévoilement, et surtout, bien sûr, de la révélation, avec ou sans R majuscule. En quoi philosophie et religion - raison et foi ne se distribuent pas entièrement d’un côté ou de l’autre - pourraient-elles, sur ce point, s’accorder ou faire scission, si la première pose la possibilité que la réalité elle-même s’auto-dévoile à l’intellect ou à l’intuition des hommes, et la seconde que seul le Verbe ou l’Intellect divin donnent consistance, existence et intelligibilité au monde, et ont la faculté de révéler aux hommes les aspects de l’être qui autrement leur seraient inaccessibles?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
Location : Hôtel Hermitage, 98000, MONACO
PHILOSOPHY
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La vérité sur le divan

La vérité sur le divan

13
Jun
20 25
Présenté par Judith Revel, philosopheAvec Isabelle Alfandary, auteure et professeureStéphane Habib, psychanalyste et philosopheLaurie Laufer, psychanalyste et professeure de psychanalyseIl s’en passe des choses, sur un divan. Mais pas celles qu’on croit. Les jeux n’y sont que de mots, une parole en sort, tantôt jaillissante et irréfrénable, tantôt hésitante, tremblotante, entrecoupée de silences et de sanglots, une écoute en naît, rarement distraite, flottante et attentive. Qu’est-ce qui se noue, ou se dénoue, dans cette étrange conversation ? Le divan entend et voit tout: les mots, les silences, les notes, les tics, les mouvements du corps de l’analyste, les mots, les silences, les mouvements du corps couché de l’analysant, ses histoires, ses récits, ses rêves, ses lapsus, ses associations libres, l’expression de ses émotions, de ses désirs, de ses hantises, de ses gouts et dégouts, de ses peurs, ses résistances, ses espoirs, ses projets… Perçoit-il aussi, le divan, l’émergence au fil des séances d’une « vérité » ? Devient-il le lieu où thérapeute et analysé(e) se modifient l’un l’autre et accèdent chacun(e) à une plus nette conscience de ce qu’ils sont ? Est-il l’«assise» sur laquelle le «patient» se redresse et se reconstruit, se fait sujet, en consentant aux « vérités » que son inconscient lui révèle, en acceptant d’être ce qu’il est devenu et de devenir ce qu’à présent, par lui-même, il sait pouvoir devenir ?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
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La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

12
Jun
20 25
FemmesPrésenté par Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteAvec Florence Askenazy, psychiatre et professeure de psychiatrieSoinPrésenté par Robert Maggiori, philosopheAvec Flora Bastiani, philosopheDr. Jean-François Ciais, Chef de Service de Soins de Support et Soins Palliatifs du CHPGQuand la vérité « éclate », elle le fait non comme fusil qui vise une cible, mais comme un engin de terreur, qui, aveugle, explose tous azimuts, frappant tout le monde de ses éclats - une famille, une foule, une communauté, une société. C’est pourquoi, difficile à dire quand son détenteur en sait l’importance et évalue bien les conséquence de son dévoilement, la vérité est encore plus difficile à entendre, lorsqu’elle balaie tout ce à quoi on croyait et tout ce avec quoi on avait construit son existence. En ce sens, la difficulté de dire la vérité décroît si sa révélation s’accompagne de la conscience que la personne (ou le groupe, la communauté…) qui la reçoit est « armé » pour la recevoir, c’est à dire est capable d’intégrer les éléments révélés dans la construction de sa propre vie (ses valeurs, ses perspectives, ses espoirs…) ou celle du groupe concerné. La difficulté apparaît plus grande au contraire quand la vérité - ou la réalité d’un fait, une trahison, une maltraitance, une humiliation… - « ne peut pas » être entendue parce que cette capacité fait défaut: c’est le cas de l’enfant par exemple, qui pourrait ne pas avoir la force intellectuelle ou la résistance émotionnelle pour «entendre» et assimiler l’annonce du divorce imminent de ses parents ou de la disparition d’un camarade de classe; le cas d’une femme qui subit des violences qu’elle n’arrive ni à avouer ni à dénoncer parce que l’emprise subie maintient encore une part d’attachement, ou parce qu’elle ne parvient pas à faire que la honte champ de camp ; le cas d’un individu à peine inquiet de quelques troubles de son comportement qui découvre le diagnostic d’une sérieuse maladie mentale; le cas d’une personne dont la vie est précaire et le psychisme vulnérable, à qui un médecin doit révéler une maladie cancéreuse, ou encore le cas d’un patient en soins palliatifs, qui se trouve dans l’impossibilité d’inscrire ce qu’on peut lui dire dans une temporalité, le futur des projets. La vérité serait-elle comme le soleil, qu’on ne peut « regarder en face » ?
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Les secrets de famille

Les secrets de famille

11
Jun
20 25
Présenté par Claire Marin, philosopheAvec Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteVanessa Springora, écrivaine et éditriceDe quoi sont pleines les vieilles armoires en noyer héritées des grands-parents, qui eux mêmes l’avaient eue de leurs parents ? De squelettes, de fantômes, d’ombres - et de secrets de famille, enveloppés dans des draps poussiéreux avec les souvenirs tus de mensonges, de trahisons, d’infidélités, d’abandons, de maladies cachées, de violences, de saloperies, d’exactions inavouées et inavouables… Les secrets de famille ne sont jamais mangés par les mites ni réduits en cendres: ils sont comme des braises qui ne se consument guère et qui ne se muent en lave brûlante qu’à l’air libre de la révélation et du scandale, et acquièrent alors la puissance d’une terre de feu coulant vers la famille et sur la famille comme un fleuve irrésistible. Etouffés, murés, les secrets de famille sont comme les non-dits de la transmission transgénérationnelle, tels qu’ils altèrent, hantent ou biaisent - comme le feraient une absence, un manque inconscient, une perte insoupçonnée - le rapport à soi-même et aux autres, la construction de soi, la fabrique de l’autonomie et de l’identité. Ceux et celles qui les gardent avec zèle, gagnent le pouvoir et en tiennent les rênes, contrôlant ainsi - ou croyant protéger - les places assignées des individus et l’ordre de la famille. Ceux et celles qui forcément les ignorent, et ignorent donc ce que l’inconscient familial a refoulé, vivent de guingois, obérés par quelque doute indéfini, des soupçons, un savoir insu, des souvenirs trop lointains, le sentiment diffus que quelque chose leur a été sciemment caché, et accèdent peut-être plus malaisément à la pleine connaissance de leur histoire, de leurs origines, de leur subjectivité - un peu comme cet individu qui ne marche plus normalement dans la rue parce qu’il a l’impression d’être suivi par quelqu’un, une ombre, un fantôme. Mais quand advient le scandale, quand le secret est percé ou révélé, quand l’armoire est renversée, tout change, souvent dans la douleur, tout le paysage social, toute la constellation des rapports, avec soi, avec la famille, avec les autres, avec le monde entier… Avant qu’en tête ne viennent d’autres doutes: mais a-t-on vraiment tout dit, tout révélé ?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHY
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