Were things better before?

Were things better before?

17
October
20 24
PHILOSOPHY ALL AUDIENCES
REPLAY

Introduction

Presented by Robert Maggiori

With Cynthia Fleury, philosopher and psychoanalyst

David Djaïz, senior official and essayist

Was it not said, long ago, that the past should be wiped clean to ensure a bright tomorrow, a future full of promise? Since then, much water has flowed under the bridge, and today it seems that the tide has turned, things have completely reversed: we no longer want to look to a future which is unknown, too full of threats that cannot yet be decoded, instead we look back, with relish, to the past – known, irreversible but open to interpretation at our leisure, like a myth. Already whittled away by multiple more or less plausible dystopias, utopia has yielded to what sociologist Zygmunt Bauman, in a book written a few months before his death in 2017, christened a "retrotopia", born of the retrograde determination to return to a past that has been reinvented, idealised or made sacred, that makes those who adhere to it say: "Things were better before!"

How can this backwards move in mentalities, social positions and political discourse be explained? There does not exist a single society or civilisation which can say that perfection has been achieved in all areas, now it is just about moving towards something less good, something worse. As Thomas Aquinas wrote (Summa Theologica, I-II, Q97, a1), it seems natural to human reason to "advance gradually from the imperfect to the perfect", or at least to approach it "gradually". What is thought and done, everywhere and in every era, is always in pursuit of an improvement, a step forward, progress – even if, subsequently, the results, uncalculated and unforeseen, turn out to be disastrous. Nobody would think to deliberately build less sturdy bridges, less accurate telescopes or less safe planes than those that already exist. It is for that reason that the future remains a natural habitat for hope and legitimate expectations – even a sphere of liberty where anything is still possible. Of course, it is understandable that optimism about the future, like the pole-vaulter’s pole, is based on the foundation of tradition, on what has been carried forward from the past as experiences, lessons and warnings. But how are we to understand the fact that faith in progress – in the name of which the worst actions have sometimes been justified – is disappearing, enabling the spread of a "global epidemic of nostalgia" (Bauman), indeed an attachment to the past that blinds itself to present realities? Were things really better before? But before... when? Before 1989? Before the "Trente Glorieuses", the 30-year period of prosperity between 1945 and 1975 in France? The First World War? The Age of Enlightenment? The Renaissance? The Middle Ages? The Roman Empire? When slavery existed, when children died at birth in large numbers, when women had no rights, when we had no knowledge of how to treat epidemics, when candles were our only source of light? No one is denying that dark clouds are overshadowing the future, that climate change is threatening life on Earth itself, that the digital revolution and social media have radically transformed our ways of understanding, doing, being and being together, producing deep fractures in the social fabric and reinforcing the belief that politics is powerless in nation states. Is it because the road ahead of us is obscured by fog that we prefer – not without risk – to look in the rear-view mirror? Were things better before? Maybe. At any rate, if the question is framed in terms of straightforward personal psychology: of course things were better before, because "before" was our youth, when we, each of us, were in our twenties.
 

SAME CONTENT

REPLAY
La vérité sur le divan

La vérité sur le divan

13
Jun
20 25
Présenté par Judith Revel, philosopheAvec Isabelle Alfandary, auteure et professeureStéphane Habib, psychanalyste et philosopheLaurie Laufer, psychanalyste et professeure de psychanalyseIl s’en passe des choses, sur un divan. Mais pas celles qu’on croit. Les jeux n’y sont que de mots, une parole en sort, tantôt jaillissante et irréfrénable, tantôt hésitante, tremblotante, entrecoupée de silences et de sanglots, une écoute en naît, rarement distraite, flottante et attentive. Qu’est-ce qui se noue, ou se dénoue, dans cette étrange conversation ? Le divan entend et voit tout: les mots, les silences, les notes, les tics, les mouvements du corps de l’analyste, les mots, les silences, les mouvements du corps couché de l’analysant, ses histoires, ses récits, ses rêves, ses lapsus, ses associations libres, l’expression de ses émotions, de ses désirs, de ses hantises, de ses gouts et dégouts, de ses peurs, ses résistances, ses espoirs, ses projets… Perçoit-il aussi, le divan, l’émergence au fil des séances d’une « vérité » ? Devient-il le lieu où thérapeute et analysé(e) se modifient l’un l’autre et accèdent chacun(e) à une plus nette conscience de ce qu’ils sont ? Est-il l’«assise» sur laquelle le «patient» se redresse et se reconstruit, se fait sujet, en consentant aux « vérités » que son inconscient lui révèle, en acceptant d’être ce qu’il est devenu et de devenir ce qu’à présent, par lui-même, il sait pouvoir devenir ?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHY
All Audiences
FR
REPLAY
Fake news, vérités et complots

Fake news, vérités et complots

13
Jun
20 25
Présenté par Géraldine Muhlmann, philosophe et journalisteAvec David Djaïz, haut fonctionnaire et essayisteAsma Mhalla, enseignante, spécialiste des enjeux politiques et géopolitiques de la TechRudy Reischtag, politologue, écrivain et journalistePatrick Savidan, philosopheTout changement du canal d’information provoque des bouleversements, moins sur l’information elle-même que sur la société, la civilisation même, et bien sûr les façons d’agit et de penser. Inutile de remonter au pigeon voyageur ou à l’invention de l’imprimerie: le télégraphe sans fil, on ne s’en souvient guère, a provoqué un véritable hourvari social et politique, les uns y voyant un miracle divin, d’autres l’œuvre du démon. Les pionniers d’internet et du Web espéraient qu’un canal numérique ouvert à l’information et à la communication pût ouvrir à tous et toutes la possibilité d’une expression propre, libre et aisée, dont chacun(e) aurait le loisir de faire usage et participer ainsi, sur le modèle d’un Wikipedia idéal, à l’édification d’un royaume des savoirs et de la connaissance, transparent, fiable. Ce n’est pas ce qui est arrivé. La révolution numérique, Internet, le Web, le réseau superposé du Darknet, les smartphones, les réseaux sociaux, l’intelligence artificielle, causent non des bouleversements mais un véritable chaos, où coexistent le meilleur et le pire, et créent un « autre » monde que les outils dont on disposait dans ce monde-ci ne permettant pas de comprendre entièrement. La victime principale en est aujourd’hui la vérité elle-même, considérée, à l’instar d’une peinture métallisée pour une voiture, comme une simple option, facultative. L’anonymat aidant, sont apparues des millions de sphères autonomes et incontrôlées dans lesquelles pseudo-théories, croyances, simples avis, fadaises, incompétences, complotismes font office d’« information », et forment en fait des marécages brumeux où nul ne sait plus ni où il est ni ce qu’il en est des choses. Comment se tirer des sables mouvants, quand la conversation sociale devient si nerveuse, quand la science elle-même est soupçonnée et décriée ?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHY
All Audiences
FR
REPLAY
La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

La difficulté de dire et de faire entendre la vérité

12
Jun
20 25
FemmesPrésenté par Laurence Joseph, psychologue et psychanalysteAvec Florence Askenazy, psychiatre et professeure de psychiatrieSoinPrésenté par Robert Maggiori, philosopheAvec Flora Bastiani, philosopheDr. Jean-François Ciais, Chef de Service de Soins de Support et Soins Palliatifs du CHPGQuand la vérité « éclate », elle le fait non comme fusil qui vise une cible, mais comme un engin de terreur, qui, aveugle, explose tous azimuts, frappant tout le monde de ses éclats - une famille, une foule, une communauté, une société. C’est pourquoi, difficile à dire quand son détenteur en sait l’importance et évalue bien les conséquence de son dévoilement, la vérité est encore plus difficile à entendre, lorsqu’elle balaie tout ce à quoi on croyait et tout ce avec quoi on avait construit son existence. En ce sens, la difficulté de dire la vérité décroît si sa révélation s’accompagne de la conscience que la personne (ou le groupe, la communauté…) qui la reçoit est « armé » pour la recevoir, c’est à dire est capable d’intégrer les éléments révélés dans la construction de sa propre vie (ses valeurs, ses perspectives, ses espoirs…) ou celle du groupe concerné. La difficulté apparaît plus grande au contraire quand la vérité - ou la réalité d’un fait, une trahison, une maltraitance, une humiliation… - « ne peut pas » être entendue parce que cette capacité fait défaut: c’est le cas de l’enfant par exemple, qui pourrait ne pas avoir la force intellectuelle ou la résistance émotionnelle pour «entendre» et assimiler l’annonce du divorce imminent de ses parents ou de la disparition d’un camarade de classe; le cas d’une femme qui subit des violences qu’elle n’arrive ni à avouer ni à dénoncer parce que l’emprise subie maintient encore une part d’attachement, ou parce qu’elle ne parvient pas à faire que la honte champ de camp ; le cas d’un individu à peine inquiet de quelques troubles de son comportement qui découvre le diagnostic d’une sérieuse maladie mentale; le cas d’une personne dont la vie est précaire et le psychisme vulnérable, à qui un médecin doit révéler une maladie cancéreuse, ou encore le cas d’un patient en soins palliatifs, qui se trouve dans l’impossibilité d’inscrire ce qu’on peut lui dire dans une temporalité, le futur des projets. La vérité serait-elle comme le soleil, qu’on ne peut « regarder en face » ?
Proposed by : Rencontres Philosophiques de Monaco
PHILOSOPHY
All Audiences
FR