Huis clos

Pourquoi monter “Huis clos” aujourd’hui ? Tout d’abord parce que c’est Sartre !

Comme le disait Louis Jouvet : « On ne refuse pas une pièce de Sartre. »

Écrite dans les derniers mois de 1943 et créée en mai 1944, rien d’étonnant si l’on y trouve une évocation de l’ambiance de la vie pendant l’occupation et sous le régime de Vichy. Régime qui avait fait suspendre de son poste d’enseignante Simone de Beauvoir pour activités homosexuelles. Nous sommes dans un psychodrame très proche de la vie personnelle de Jean-Paul Sartre.

La chanson sur l’échafaud de la rue des Blancs-Manteaux – écrite spécialement pour la pièce

et mise en musique par Joseph Kosma – peut symboliser la révolte contre les notables de Vichy.

L’occupation, c’est l’absence de liberté, la sensation d’une constante surveillance, un danger omniprésent, l’enfermement, l’enfer-me-ment ?… Nous y voici.

Ces trois personnages sont en Enfer ! Ils sont morts mais très présents et… pour toujours. Ils vont perdre très vite tout contact avec le monde des vivants et vont se retrouver confrontés à eux-mêmes et… aux “autres” ! Ils vont faire le bilan de leurs vies “sous le regard des deux autres”.

Huis clos était très à la mode dans les années 50. Moins représentée ensuite, on la redécouvre depuis dix ou quinze ans. Elle est à l’affiche à Avignon chaque année, jouée par une ou deux troupes différentes.

À propos de Huis clos, Simone de Beauvoir laisse entendre que Sartre voulut écrire une pièce pour ” rendre service à des débutantes”…

Ça tombe bien ! Voici justement trois comédiens débutants !

Hormis les spectacles de fin d’année et quelques apparitions dans notre dernière production sur Marcel Pagnol, ils endossent pour la première fois un rôle d’envergure. Je tiens à les remercier pour leur confiance, et je vous laisse les apprécier.